!i6 PEINTURES CÉRAMIQUES
ceux qu'Otto Iahn et M. do Witte signalent comme les plus remarqua-
bles. Il prouve, par un magnifique exemple, que l'usage des grandes dé-
corations polychromes relevées d'or jusqu'à la profusion a été connu
des Athéniens.
Comme les vases à ornements d'or sont, en général, d'un travail dé-
licat, on est porté à les attribuer tous à l'Attique. L'usage de dorer cer-
taines parties du costume s'est produit à une époque où les ateliers
céramiques étaient nombreux dans le monde hellénique tout entier. La
dorure ne peut être un signe de provenance. Quant à la finesse du style
et à l'esprit de la composition, si ces caractères indiquent la Grèce, ils
n'indiquent pas forcément l'Attique. En publiant l'aryballe de Paris et
d'Éros qui a été découvert à Corinthe, M. de Witte le regardait comme
l'œuvre incontestable d'un artiste athénien; cette opinion, au moment
où il écrivait, était naturelle. La collection Rendis, à Corinthe, possède
aujourd'hui un certain nombre de vases inédits qui sont tout à fait sem-
blables, pour le style et pour l'exécution, à l'aryballe de Paris, et qui pro-
viennent de l'isthme. Corinthe a fabriqué, à cette époque, des vases qui
différent de ceux de la Grande Grèce, mais qui se rapprochent beau-
coup de ceux qu'on est habitué à considérer comme d'origine athé-
nienne: vases à bas-reliefs, vases polychromes, vases dorés. Ses ate-
liers sont arrivés, dans ce genre, à la perfection. La publication des
monuments inédits auxquels nous faisons allusion mettra ce fait hors
de doute.
M. Heydemann (p. 1 et k) donne le catalogue le plus complet qui
ait été publié jusqu'ici des vases grecs portant ou le mot KAAOZ seul ou
ce mot accompagné d'un nom propre. Les variantes de cette formule
doivent être étudiées; on peut espérer qu'elles deviendront, par la suite,
un indice de provenance ou d'époque, Mais les exemples constatés en
Grèce sont encore trop peu nombreux pour qu'il soit possible d'en rien
conclure. Ainsi M. Heydemann remarque qu'il n'a pas trouvé en Grèce
la forme si fréquente en Italie HO PAIE KAAOS; un alabastron décou-
vert en Attique et acquis en 1872 par le Varvakeion porte cette inscrip-
tion. M. Heydemann signale sur un vase athénien l'inscription KAAOEH 1
et la regarde comme une faute de l'artiste pour kolXqs et xaXrf. Cette
faute est répétée quatre fois ; ne faut-il pas y voir une variante encore
inexpliquée plutôt qu'une erreur2?
Ces questions sont intéressantes 3. Nous profiterons des résultats aux-
1 Pl. I, fig. 1. Comparez Heydemann : Vasensammlancjen des museo nazionaie zu Nea-
pel, pl. VIII, n° 0135.— 2 Même catalogue, n. 0091, Raccolta cumana, n. 1 18. —
3 Benndorf, pl. xxix, fig. 10, p. 60. M. Benndorf cherche à prouver que le do-
ceux qu'Otto Iahn et M. do Witte signalent comme les plus remarqua-
bles. Il prouve, par un magnifique exemple, que l'usage des grandes dé-
corations polychromes relevées d'or jusqu'à la profusion a été connu
des Athéniens.
Comme les vases à ornements d'or sont, en général, d'un travail dé-
licat, on est porté à les attribuer tous à l'Attique. L'usage de dorer cer-
taines parties du costume s'est produit à une époque où les ateliers
céramiques étaient nombreux dans le monde hellénique tout entier. La
dorure ne peut être un signe de provenance. Quant à la finesse du style
et à l'esprit de la composition, si ces caractères indiquent la Grèce, ils
n'indiquent pas forcément l'Attique. En publiant l'aryballe de Paris et
d'Éros qui a été découvert à Corinthe, M. de Witte le regardait comme
l'œuvre incontestable d'un artiste athénien; cette opinion, au moment
où il écrivait, était naturelle. La collection Rendis, à Corinthe, possède
aujourd'hui un certain nombre de vases inédits qui sont tout à fait sem-
blables, pour le style et pour l'exécution, à l'aryballe de Paris, et qui pro-
viennent de l'isthme. Corinthe a fabriqué, à cette époque, des vases qui
différent de ceux de la Grande Grèce, mais qui se rapprochent beau-
coup de ceux qu'on est habitué à considérer comme d'origine athé-
nienne: vases à bas-reliefs, vases polychromes, vases dorés. Ses ate-
liers sont arrivés, dans ce genre, à la perfection. La publication des
monuments inédits auxquels nous faisons allusion mettra ce fait hors
de doute.
M. Heydemann (p. 1 et k) donne le catalogue le plus complet qui
ait été publié jusqu'ici des vases grecs portant ou le mot KAAOZ seul ou
ce mot accompagné d'un nom propre. Les variantes de cette formule
doivent être étudiées; on peut espérer qu'elles deviendront, par la suite,
un indice de provenance ou d'époque, Mais les exemples constatés en
Grèce sont encore trop peu nombreux pour qu'il soit possible d'en rien
conclure. Ainsi M. Heydemann remarque qu'il n'a pas trouvé en Grèce
la forme si fréquente en Italie HO PAIE KAAOS; un alabastron décou-
vert en Attique et acquis en 1872 par le Varvakeion porte cette inscrip-
tion. M. Heydemann signale sur un vase athénien l'inscription KAAOEH 1
et la regarde comme une faute de l'artiste pour kolXqs et xaXrf. Cette
faute est répétée quatre fois ; ne faut-il pas y voir une variante encore
inexpliquée plutôt qu'une erreur2?
Ces questions sont intéressantes 3. Nous profiterons des résultats aux-
1 Pl. I, fig. 1. Comparez Heydemann : Vasensammlancjen des museo nazionaie zu Nea-
pel, pl. VIII, n° 0135.— 2 Même catalogue, n. 0091, Raccolta cumana, n. 1 18. —
3 Benndorf, pl. xxix, fig. 10, p. 60. M. Benndorf cherche à prouver que le do-