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LES MAXIMES DU SCRIBE ANI.

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de vins : ^^O^ ^^^t*' Slën^ie s abreuver, s'enivrer du vin shat. De même que le mot
français ivresse, tJ)Oï, se disait de toutes les satisfactions sensuelles. Dans les débris du petit
roman dont j'ai communiqué les fragments à l'Institut, il est parlé de jeunes gens introduits chez
une courtisane :

lLa (2 1 m\j\ ^ siS' *vres ^e s en^acer & e^e (de l'embrasser J.
La stèle funéraire de Teimhotep, épouse de Pisherenptah, fonctionnaire sous les derniers
Lagides 3, contient une recommandation singulière que la défunte adresse à son mari survivant :

0 frère, époux, Khenmès, grand chef du travail, ne cesse pas de boire, de manger, de (enivrer de
délices et de volupté et de faire des jours de fête, etc. Cette recommandation, qui témoigne de
l'invasion d'idées épicuriennes étrangères à l'antiquité égyptienne, est exprimée par les termes
suivants :

Ne t'arrête pas de boire , manger, l'enivrer de délices, de volupté, (de) faire jour bon.

Conséquemment ^^^^ J ^v^*"^ ©^ signifie l'homme, celui qui s'enivre, se gorge,
s'abandonne à la vie des sens. C'est celui qui n'élève pas son esprit.

Nous saisissons aisément dès lors le mécanisme de la dernière phrase de la Maxime étudiée , et
nous y découvrons une comparaison qui dans le style de l'époque pharaonique serait liée par la
particule <=»; aux basses époques <=» est devenu ï\\, et en copte e. Cette oblitération de Yr
s'observe dans un assez grand nombre de mots. Dans le mot jour, par exemple , les formes f>
zpo c , et ra^.®, 2ov, ont longtemps coexisté ; mais le copte n'a conservé que la dernière, eoor.

Comme nous avons pu déjà en faire la remarque, notre papyrus est d'un style particulier, qui vise
à la singularité. Nous y trouvons peut-être l'exemple le plus ancien de l'emploi de f\\ pour «=>.
On a déjà constaté que des caprices d'écriture , qu'on avait crus spéciaux aux basses époques ,
remontent dans la réalité aux temps anciens.

En résumant la discussion qui précède, nous traduisons avec confiance la cinquième Maxime :

« Celui qui élève ses esprits, il y a chant, prostration et encensement dans tous ses actes, adoration
« acceptable dans tout ce qui le concerne. Qui agit ainsi, Dieu élèvera son nom au-dessus de l'homme
« sensuel. »

Cette idée philosophique , qu'une vie exemplaire équivaut à l'observation des pratiques religieuses,
est particulièrement remarquable chez un peuple esclave de la forme comme l'étaient les Égyptiens.
Au milieu des superstitieuses pratiques d'un culte qui avait multiplié à l'infini les symboles et créé
pour le vulgaire un polythéisme grossier, surnageaient encore quelques-unes des hautes et simples
maximes de la sagesse antique. Chez tous les peuples de l'antiquité et des temps modernes on
trouverait la trace du même principe de sagesse. Malgré la précision des lois rituelles de laThorah,
Samuel disait à Saiil : Obéir vaut mieux que les sacrifices ; être docile est préférable à la graisse des
moulons \ Nous disons aujourd'hui : Qui travaille prie.

1 Duemicken: Bauurk, 31 ; Brugsch : Rec. I, 74, 4. * Prisse: Monum. égypt. , pl. 26 bis, 15.

2 Pleyte et Rossi : Les Papyrus de Turin , pl. 79 , 2. 5 ft0is 1, ch. 15 , 22.

3 Voir S. Bircii : On two egyptian tablels of ihe Ptole-
maic period ; London, 4», 1863.
 
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