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L égyptologie: journal mensuel — 3.1876

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Heft 5 et 6 (Mai et Juin 1876)
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https://doi.org/10.11588/diglit.9431#0052
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NOUVELLE RÉPONSE k M. EUGÈNE GRÉBAUT.

public en général n'hésitera pas à accepter ma dénégation formelle. Je connais malheureusement trop la
phraséologie d'une école que je suis loin d'avoir inspirée, et dont j'ai déjà eu l'occasion de déplorer les
tendances. Mes répugnances tiennent, en premier lieu, à ce que je n'ai pas le talent de la comprendre; je ne
sais pas ce qu'on peut entendre par : le Soleil qui est un premier-né et n'existe pas engendré ou n'existe
pas père, et je ne m'explique pas davantage comment il se fait que, dans cette inintelligible traduction mise
sur mon compte, M. Grébaut se déclare aujourd'hui d'accord avec moi en ce qui concerne le mot g , auquel
il déclare avoir attribué la signification être , alors que, dans son premier article, il a trouvé, d'après les
mêmes notes écrites sous ma dictée, que j'avais donné à ce même mot g le sens engendrer; ajoutant qu'à ce
propos il se réserve de prouver, contrairement à l'opinion de M. Chabas, que f§ ne signifie jamais engendrer.

Tout en déplorant ces graves malentendus, je me bornerai à renvoyer mes lecteurs à ma première réponse ,
et à déclarer, ce qui peut paraître superflu, que chacun a le droit de se servir des explications que je donne
de vive voix ou par écrit sur un sujet philologique quelconque. Personne n'a besoin d'autorisation spéciale, et
je ne réclame nul remerciement. Si j'ai demandé à M. Grébaut de reconnaître mon droit de priorité à propos
de la rectification d'une erreur relevée par moi il y a bien des années, c'est uniquement parce qu'il a combattu
cette rectification avec une animation telle qu'il a cru devoir s'en excuser lui-même. J'avais d'ailleurs quelque
intérêt à rappeler le corps du débat que j'ai eu avec M. de Rougé, débat qui porte sur l'erreur très grave qui
donne au verbe être le sens engendrer, et non sur une interprétation peu différente de la mienne, comme
l'allègue M. Grébaut à la fin de son dernier article.

Je ne veux pas entrer ici dans la discussion des questions philologiques et mythologiques que peut faire
naître une polémique qui m'est imposée à mon très grand regret. Ces sujets trouveront leur place dans mes
publications ultérieures. Je ferai seulement une observation, c'est que les gloses alexandrines sur la valeur de
certains hiéroglyphes ont été jusqu'à présent très nuisibles aux progrès de l'étude sérieuse ; elles ont introduit
dans l'école parisienne d'égyptologie des théories qui ont égaré bon nombre d'interprètes. On ne se doute pas
de la multiplicité des traductions viciées par l'inexacte appréciation du rôle de @. C'est un fait que je fera'
ressortir en temps et lieu. ->J\-»^ pourrait entrer comme auxiliaire dans l'expression d'un attribut de la divinité ;
mais, quand ce groupe est isolé, il signifie seulement n'étant pas, n'existant pas, ce qui est tout le contraire
de l'essence de la divinité. Le sens former, créer, ne se rencontre pas non plus dans le texte suivant, emprunté
par M. Grébaut aux louanges de Menephtah I :

ce qui signifie très simplement : dont les paroles sont parfaites comme Thoth ; dont tous les actes se réalisent ,
et non pas, comme le croit M. Grébaut: Ce qu'il dit construit comme Thoth; tout ce qu'il fait, i-'esl former
(créer).

On pourrait simplifier de la même manière et rendre intelligibles la plupart des traductions inspirées par les
recherches de ce genre. Il sera nécessaire de revoir, avec un esprit plus indépendant des préoccupations
mythologiques, tous les textes qui méritent d'être sérieusement interprétés. Evidemment je ne suffirais pas à
la tâche ; cependant j'espère pouvoir bientôt faire apprécier la nécessité dont je parle.

Provisoirement, je répète ici que les conversations amicales ne doivent pas faire l'objet de débats publics,
non plus que la correspondance privée. J'ai publié un assez grand nombre d'ouvrages pour offrir à la critique
des éléments de discussion, sans qu'il soit nécessaire de mettre en jeu des relations orales dont le moindre
inconvénient est d'être toujours plus ou moins inexactement comprises.

1 Pap. Anastasi II, p. 4, 7.

F. CHABAS

Chtlan-a.-S., imp. de i. Dejussieu.
 
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