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L égyptologie: journal mensuel — 3.1876

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Heft 9 et 10 (Septembre et Octobre 1876)
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https://doi.org/10.11588/diglit.9431#0069
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3e Année. — Nos 9 et 10.

Septembre et Octobre 1876.

L'EGYPTOLOGIE

JOURNAL MENSUEL PUBLIÉ A CHALON-SUR-SAONE PAR F- CHABAS

La sagesse hébraïque avait aussi connu les grandes modifications que le cours des siècles amène sur
la surface du globe terrestre, mais elle les considère généralement comme des effets miraculeux
delà volonté et de la puissance de Dieu: « Jéhovah se montre et la mer s'enfuit; le Jourdain
« remonte vers sa source ; les montagnes bondissent comme des béliers et les collines comme des
« agneaux. —■ Devant le Maître, tu trembles, ô terre, devant le dieu de Jacob qui change le rocher en
« lac, le caillou en source d'eau1 ! » Cette description poétique est évidemment inspirée par les tra-
ditions du passage à pied sec delà Mer-Rouge et du rocher d'Horeb frappé par la verge de Moïse.
L'étude des sciences naturelles n'était cependant pas étrangère aux anciens Orientaux. L'Ecriture
Sainte nous a conservé les noms de quatre des savants dont Salomon éclipsa la gloire. Indépen-
damment de ses ouvrages de morale et de poésie, qui comprenaient trois mille paraboles et mille
cinq poèmes chantés, ce prince magnifique avait disserté sur les végétaux et sur toutes les espèces
d'animaux \ Le texte sacré lui accorde la supériorité sur tous les sages de l'Orient, et spécialement
sur ceux de l'Egypte. On voit par là que les Égyptiens de l'époque qui vit finir le règne des
Ramessides jouissaient d'une haute réputation de savoir et de sagesse chez les nations voisines.
Leurs connaissances en histoire naturelle peuvent être appréciées par le grand nombre de produits
animaux, végétaux et minéraux qu'ils avaient catalogués dans leurs recettes médicales. Environ
sept siècles avant Salomon, Thothmès III avait fait graver sur les pylônes de Karnak le tableau
des plantes et des animaux recueillis par ses généraux en Assyrie, en Arabie et dans l'Afrique
méridionale ou dans l'Inde. Des portions notables de ces listes illustrées ont été retrouvées par
M. Mariette, qui les a mises à la disposition de la science3.

Nous ne saurions encore apprécier l'étendue de l'antique science égyptienne , il nous reste trop
de titres à discuter et à utiliser. Quelques-uns des savants de la belle époque pharaonique, et peut-
être même de l'ancien Empire, paraissent avoir approfondi certaines questions philosophiques et
être arrivés à des résultats bien faits pour nous surprendre. J'ai discuté un texte qui raconte une
histoire du règne de Nebkara et qui prouve que les Égyptiens savaient, il y a près de cinq mille
ans, que la terre se meut dans l'espace comme les autres astres dont les mouvements sont
apparents *. Lorsque nous aurons formé le corpus des textes de cette nature , nous pourrons nous
faire une idée de l'importance et de la variété des enseignements que les nations de l'antiquité
pouvaient puiser sur les rives du Nil. A la vérité, ces recherches philosophiques étaient peu
encouragée» par la doctrine : Altiora te ne quœsieris et forliora te ne scrutatus fueris ; non est enim

PRIX D'ABONNEMENT: UN AN OU DOUZE NUMÉROS, 24 FRANCS.

A Chalon-sur-Saône, chez Jules DEJUSSIEU, Imprimeur;

A Paris, chez MAISONNEUVE & Cie, Éditeurs, 25, quai Voltaire.

Analyse de la quarantième Maxime (Suite).

1 Psaume hébreu 114.

2 Rois III, ch. ô (Melachim I, ch. 24 ).

3 Voir sa belle publication de Karnak , pl. 28 à 32

4 Journal égyptol. de Berlin, 1864, p. 97.
 
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