Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Polska Akademia Umieje̜tności <Krakau> / Komisja Historii Sztuki [Hrsg.]; Polska Akademia Nauk <Warschau> / Oddział <Krakau> / Komisja Teorii i Historii Sztuki [Hrsg.]
Folia Historiae Artium — 14.1978

DOI Artikel:
Rzepińska, Maria: Obraz Georges'a de la Toura w Muzeum Berlińskim: ze studiów nad siedemnastowieczną ikonografią św. Sebastiana
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.20407#0056
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
lieu tout pres de Luneville (ou travaillait Fartiste), dans
l’abbaye de St Medard a Soissons. C’esit la qu’a partir
du IXG siecle se trouvaient les reliąues de St Sebastien
et le centre de son culte le plus fameux en France. En
1564 pendant la devastation du couvent par les Hugue-
nots les reliąues furent profanees et eparpillees dans le
jardin. Une pauvre veuve Jeanne Hurillon les trouva
et rendit a 1’abbesse. Leur verification publiąue, solen-
nelle, eut lieu en 1578. Tous ces evenements ont ete
presentes en detail par Jean Bollanda dans son IIe vo-
lume d'Acta Sanctorum publie en 1643. La datę de cette
fameuse publication et celle du tableau de La Tour.
1649, sont toutes proches l’une de l’autre et une rela-
tion entre elles est tres vraisemblable. II iFimporte
d’ailleurs si 1'histoire des reliąues de Soissons soit vraie
ou non. L'essentiel est qu’elle a ete tres connue et
qu'elle etait une repetition, une variante locale de l’eve-
nement legendaire ayant eu lieu au Palatin, ąuand la
veuve Irene avait trouve le corps du martyr. Les eve-
nements tragiąues de Soissons ont pu influencer 1’icono-
graphie exceptionnelle du tableau de La Tour. Le cli-
mat religieux d’une epoąue et d'un milieu, notę l’au-
teur, est formę non seulement par les decrets de 1’egli-
se, par les textes des theologiens et les regles mona-
stiąues, mais aussi par des courants non officiels, par
divers evenements, des espoirs, des craintes et des su-
perstitions qui shnfiltrent dans la societe. Ces elements-
-la, penetrant les oeuvres d’art, constituent leur genese
ideologiąue.

La seconde partie de Particie s’occupe de la com-
position et de la morphologie du tableau de La Tour. En
analysant la formę du nu de St Sebastien l'auteur cons-
tate que le corps est stylise d’une maniere particuliere,
classiąue et ,,archaique” a la fois. II n’a pas de corres-
pondant dans les peintures contemporaines, qui expo-
saient la connaissance naturaliste de Fanatomie. II faut
signaler que le nu de Sebastien est une repetition pres-
que identiąue, mais en sens inverse, de la figurę de
Mars couche du fameux tableau de Botticelli Venus et
Mars (Londres, National Gallery). Ce tableau est reste
a Florence jusqu’au milieu du XIXC siecle et La Tour
a pu l’y voir pendant son sejour en Italie. Bień que ce
sejour ne soit pas confirme par les documents, tous les
chercheurs 1'admettent comme un fait indubitable. II
n’etait pas possible qu’il put connaitre ce tableau par la

gravure, puisąue Venus et Mars n’a jamais ete grave.
Parfois les emprunts d’un motif purement formel va-
rient de sens dans des representatlons artistiąues. L’au-
teur cite un exemple de 1’iconographie de St Sebastien
concernant le tableau de Lodovico Carracci de 1612.
Dans son tableau Le corps de Sebastien jete dans la
Cloaca Maxima Carracci s’est servi d'un dessin execute
auparavant, qui representait la mort de Palinure.

Les savants italiens et franęaiis ont deja indiąue
en passant les relations entre Part de La Tour et Fart
du XVe siecle, sans pourtant donner des exemples.
Quant a Mars de Botticelli et Sebastien de La Tour la
ressemblance est si proche qu’elle ne peut pas etre for-
tuite. La difference consiste en composition inverse et
en emploi du clair-obscur. Le tableau de 1’artiste floren-
tin a sans doute ravi La Tour pour leąuel il est devenu
le modele d’inspiration pareil a ce qu’une sculpture an-
tiąue avait pu etre pour un peintre de la Renaissance.
En utilisant le motif de pleurantes proche et local pour
exprimer le chagrin, ou le nu paleń, italien, pour mon-
tre.r la beaute sublime La Tour revient au passe, aux
formes hors d’usage. Dans ses nocturnes il unit cette
morphologie archaisante a la luminosite des peintres
nordiąues, ce ąui explique partiellement la stylistiąue
visuelle, singuliere et rare de son oeuvre. En analysant
la faęon dont il manie la lumiere 1’auteur partage l’opi-
nion de ces chercheurs qui trouvent que le clair-obscur
de La Tour derive de la tradition nordiąue des cara-
vaggionnistes hollandais, et non pas directement d’Ita-
lie, comme eertains le supposent. Rappelant le sens mys-
tiąue de la lumiere dans la peinture de La Tour 1’auteur
signale aussi l’oeuvre de Blaise Vigenere: Traite du jeu
et du sel, Paris 1608, publie plusieurs fois. Son texte,
etant un conglomerat de la mystiąue, de la physiąue et
de la magie, est un document de la fascination de la
lumiere et du feu, ou Vigenere parle en detail de la
couleur de la flamme d’une torche et d’une bougie. II
donnę une idee parfaite du climat spirituel dans leąuel
furent composes les nocturnes religieux de La Tour.

L’argumentation et les remarąues de Fauteur resu-
mees ci-dessus essaient de prouver que le tableau de La
Tour du Musee de Berlin unit, tant par sa formę que
par son sujet, des traditions, des inspirations et des
motifs fort divers en un ensemble artistiąue homogene
et tres original.
 
Annotationen