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Polska Akademia Umieje̜tności <Krakau> / Komisja Historii Sztuki [Hrsg.]; Polska Akademia Nauk <Warschau> / Oddział <Krakau> / Komisja Teorii i Historii Sztuki [Hrsg.]
Folia Historiae Artium — 16.1980

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Szablowski, Jerzy: Z badań nad flamandzkimi tapiseriami krajobrazowo-zwierzęcymi z w. XVI: (Arras w zamku Osthouse koło Kolmaru)
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https://doi.org/10.11588/diglit.20405#0148
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temps une relation etroite avec un groupe de 44 verdu-
res a animaux du chateau royal du Wawel de Cracovie,
executees a Bruxelles vers 1560 a la demande de Si-
gismond-Auguste Jagellon, roi de Pologne, ainsi qu’avec
une serie de 7 verdures a animaux, appelee „La tenture
de la Licorne”, de la residence des princes Borromee
d’Isola Bella, situee dans la partie sud-ouest du lac
Majeur. Parmi les verdures du Wawel celle qui represen-
te un paysage a dindons lui est la plus proche (fig. 6).
Aussi bien le dindon que la dinde des deux tapisseries
sont identiques (fig. 7, 8), faits sans doute d’apres le
meme dessin, et dans les deux cas ils sont des acteurs
principaux de la representation. Sur quelques autres
tapisseries bruxelloises de cette epoque on trouve aussi
des images plus ou moins semblables de ces oiseaux;
ils n’y jouent pas pourtant de role principal, mais sont
un complement indispensable d’une scene biblique ou
enrichissent la decoration d’une scene mythologique (fig.
11—13). Certaines de ces pieces (par exemple L’Entree
des animaux dans l’arche du Kunsthistorisches Museum
de Vienne (fig. 13)) ont ete sans doute executees d’apres
le dessin prepare pour la verdure du Wawel, la plus
remarquable de toutes. Les tapissiers avaient a leur
disposition une grandę quantite de divers dessins dont
ils se servaient suivant leurs besoins et qui en voie de
prets, d’echanges ou d’achats passaient d’un atelier
a 1’autre. Le peintre qui dessinait des quadrupedes et
des oiseaux pour les tapisseries, avait la possibilite d’etu-
dier ses modeles d’apres naturę, surtout des animaux
domestiques, faciles a trouver. II pouvait observer des
animaux sauvages et exotiques dans des menageries
ou dans des jardins zoologiques, ou il pouvait e-n pren-
dre connaissance des oeuvres contemporaines sur l’hi-
stoire naturelle, munies d’illustrations et de descrip-
tions. Pierre Belon, dans son etude Histoire de la natu-
rę des oyseaiLx, publiee en 1555 a Paris et tres appreciee
au XVIe siecle, reproduit une gravure sur bois represen-
tant un dindon (fig. 15) qui est presque un frere jumeau
des oiseaux montres sur les tapisseries du Wawel, de
Vienne et d’Osthouse. II est difficile a dire avec toute
conviction, si entre cette gravure et les images des ta-
pisseries il y a des relations directes. Cela semble pour-
tant possible par rapport au dindon d’une serie ,,Vue de
jardin des collections du Kunsthistorisches Museum de
Vienne (fig. 14). Les cartonniers contemporains mon-
traient un vif interet pour les dindons sans doute a cau-
se de leur grandę valeur decorative, et peut-etre aussi

pour le souvenir toujours encore vivant de leur origine
exotique.

Qui fut 1’auteur du petit patron du panneau cen-
tral de la tapisserie d’Osthouse et quels collaborateurs
1’aiderent a executer le grand carton, nous ne le savons
pas. Quant aux verdures du Wawel on admet comme
leur auteur soit Willem Tons avec lequel travaillaient
peut-etre ses fils Jan et Willem le Jeune, soit Pieter Coec-
ke van Aalst. La premiere supposition est basee sur une
biographie des artistes allemands et neerlandais preparee
par Carel van Mander (en 1604) ou il fit 1’eloge de Wil-
lem Tons, auteur des cartons de tapisseries, qui se spe-
cialisa dans le dessin de toutes sortes d’arbres, de plan-
tes, d’animaux, d’oiseaux etc. La seconde s’appuie sur
un „petit patron” de 1549 provenant de 1’atelier anver-
sois de Pieter Coecke van Aalst, gardę actuellement
au British Museum de Londres. En regardant le carton
de Londres on remarque en effet le meme style que
celui des tapisseries du Wawel, des Borromee et de
l’exemplaire d’Osthouse. D’autre part on aperęoit que le
dessin ne donnę qu’un tracę generał de la tapisserie,
comme c’etait d’ailleurs une regle pendant l’execution
des „petits patrons”. Differents elements, esquisses a
peine sur les „petits patrons”, furent ensuite soigneuse-
ment elabores sur un carton aussi grand que la tapisse-
rie meme par les meilleurs specialistes de diverses es-
peces de peinture, qui travaillaient dans cet atelier. En
admettant la collaboration de Pieter Coecke van Aalst
avec un specialiste de ce type que Willem Tons on
peut, je suppose, concilier les opinions apparemment
contradictoires des chercheurs. La bordure de la tapis-
serie d’Osthouse decele une autre filiation. Des encadre-
ments semblables font presque toujours partie des tapis-
series executees dans 1’atelier de Frans Geubels, un des
plus eminents tapissiers bruxellois de la seconde moi-
tie du XVIe siecle (fig. 16, 17). Le type des bordures
qu’on trouve chez lui est si proche de celle’de la tapis-
serie d’Osthouse qu’une idee irrefutable s’impose que
cette tenture est issue de 1 atelier de ce maitre dont la
production exuberante fut tres appreciee dans son pays
et a 1’etranger tant grace a ses qualites artistiques que
pour la diversite de ses sujets. La splendeur de la ta-
pisserie d’Osthouse et son aspect d’apparat semblent
indiquer qu’elle n’etait pas un exemplaire isole, mais
qu elle faisait partie d une serie plus nombreuse de ver-
duies a animaux. II est possible qu’un jour elles sortent
de 1’ombre, comme cela est arrive a la verdure d’Ost-
house.
 
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