8. Evangiles de Bamberg, Bamberg, SB, Misc. Bibl. 94, f. 154v;
XIe s. (d’apres Bloch et Schnitzler)
venant de la cathedrale de Bamberg81. Ils offrent aux
folios 154v et 155 l’une des plus belles illustrations
jamais creees pour rendre le Prologue de Jean82. Ces
deux pleines pages en regard (fig. 8 et 9) forment
une sorte de diptyque dont les volets sont a la fois
independants, car chaque page constitue une com-
position en soi, et indissociables par leur contenu.
Comme il est frequent dans fart de l’epoque mona-
stique, nous venons de le constater avec le Codex
d’Uta, ces deux miniatures s’accompagnent de
legendes ; celles-ci sont de deux sortes: des legendes
longues, empruntees au texte meme du Prologue, et
des legendes breves qui identifient certains acteurs.
Moses” Jewish Art, t. 12-13, 1986—87, p. 186 et fig. 4. Mais elle
est singuliere: Moise parait dote d’une seule corne au milieu du
front.
81 P. Bloch et H. Schnitzler, Die ottonische Kolner
Malerschule, t. 1, Dusseldorf, 1967, p. 80-86, n° XII.
82 A. von Eu w, “Zu den Quellen der ottonischen Kolner
Buchmalerei”, dans Das erste Jahrtausend, Dusseldorf, 1964, t.
2, p. 1043—1067; Bloch et Schnitzler, op. cit., t. 2, Diissel-
9. Evangiles de Bamberg, Bamberg, SB, Misc. Bibl. 94, f. 155;
XIe s. (d’apres Bloch et Schnitzler)
Le debut du premier verset du Prologue, In princi-
pio erat uerbum et uerbnm erat apud Deum et Deus erat
uerbum, surmonte 1’image de gauche (f. 154v) (fig.
8), et il est calligraphie de telle sorte que les mots
DEUS ERAT VERBUM encadrent le nimbe cru-
cifere de Dieu trónant en majeste, que la legende
breve, IHC XPS, identifie a Jesus-Christ; de meme,
la fin du Prologue liturgique latin s’inscrit sous la
page de droite (fig. 9): Et vidimus gloriam eius...
(Jn 1,14) (f. 155).
Au f. 154v, entoure des deux seraphins de la vi-
sion ddsaie83, le Dieu-Christ siege sur un tróne sym-
boliquement rendu par l’univers, peint comme une
dorf 1970, p. 121-124, fig. 461-462; Schiller, op. cit., t. 1,
New York, 1971, 9 et fig. 9; Zahlten, op. cit., p. 81, fig. 179-
83 Is 6,1—3: “L’annee de la mort du roi Ozias, je vis le Sei-
gneur Yahve assis sur un tróne eleve; sa traine remplissait le
sanctuaire; des Seraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant
chacun six ailes: deux pour se couvrir la face, deux pour se cou-
vrir les pieds, deux pour voler. Et ils criaient l’un a 1’autre ces
paroles: «Saint, saint, saint est Yahve Sabaot, sa gloire remplit
toute la terre»”.
25
XIe s. (d’apres Bloch et Schnitzler)
venant de la cathedrale de Bamberg81. Ils offrent aux
folios 154v et 155 l’une des plus belles illustrations
jamais creees pour rendre le Prologue de Jean82. Ces
deux pleines pages en regard (fig. 8 et 9) forment
une sorte de diptyque dont les volets sont a la fois
independants, car chaque page constitue une com-
position en soi, et indissociables par leur contenu.
Comme il est frequent dans fart de l’epoque mona-
stique, nous venons de le constater avec le Codex
d’Uta, ces deux miniatures s’accompagnent de
legendes ; celles-ci sont de deux sortes: des legendes
longues, empruntees au texte meme du Prologue, et
des legendes breves qui identifient certains acteurs.
Moses” Jewish Art, t. 12-13, 1986—87, p. 186 et fig. 4. Mais elle
est singuliere: Moise parait dote d’une seule corne au milieu du
front.
81 P. Bloch et H. Schnitzler, Die ottonische Kolner
Malerschule, t. 1, Dusseldorf, 1967, p. 80-86, n° XII.
82 A. von Eu w, “Zu den Quellen der ottonischen Kolner
Buchmalerei”, dans Das erste Jahrtausend, Dusseldorf, 1964, t.
2, p. 1043—1067; Bloch et Schnitzler, op. cit., t. 2, Diissel-
9. Evangiles de Bamberg, Bamberg, SB, Misc. Bibl. 94, f. 155;
XIe s. (d’apres Bloch et Schnitzler)
Le debut du premier verset du Prologue, In princi-
pio erat uerbum et uerbnm erat apud Deum et Deus erat
uerbum, surmonte 1’image de gauche (f. 154v) (fig.
8), et il est calligraphie de telle sorte que les mots
DEUS ERAT VERBUM encadrent le nimbe cru-
cifere de Dieu trónant en majeste, que la legende
breve, IHC XPS, identifie a Jesus-Christ; de meme,
la fin du Prologue liturgique latin s’inscrit sous la
page de droite (fig. 9): Et vidimus gloriam eius...
(Jn 1,14) (f. 155).
Au f. 154v, entoure des deux seraphins de la vi-
sion ddsaie83, le Dieu-Christ siege sur un tróne sym-
boliquement rendu par l’univers, peint comme une
dorf 1970, p. 121-124, fig. 461-462; Schiller, op. cit., t. 1,
New York, 1971, 9 et fig. 9; Zahlten, op. cit., p. 81, fig. 179-
83 Is 6,1—3: “L’annee de la mort du roi Ozias, je vis le Sei-
gneur Yahve assis sur un tróne eleve; sa traine remplissait le
sanctuaire; des Seraphins se tenaient au-dessus de lui, ayant
chacun six ailes: deux pour se couvrir la face, deux pour se cou-
vrir les pieds, deux pour voler. Et ils criaient l’un a 1’autre ces
paroles: «Saint, saint, saint est Yahve Sabaot, sa gloire remplit
toute la terre»”.
25