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Boespflug, François; Załuska, Yolanta: Le Prologue de l'Évangile selon saint Jean dans l'art médiéval (IX-XII siecle): L'image comme "commentaire"
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.20620#0032
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10. Tetraerangile, Paris, BNF, ms gr. 64, f. 158v—159; XIe s. (cliche de la BNF)
terre tripartite prise dans un bandeau qui evoque
la bandę du Zodiaque, a ceci pres que pour consti-
tuer cette bandę on a joue ici sur 1’inscription d’un
element ellipsoidal dans une formę circulaire84. La
bandę zodiacale porte les personnifications des
quatre elements. Les deux elements les plus legers,
le feu et fair, occupent la partie superieure, les deux
elements les plus lourds, la mer et la terre, se trou-
vant dans la partie inferieure. Les elements de la zonę
superieure sont pour ainsi dire dedoubles, comme
les legendes qui les identifient. A gauche, le feu
(ignis), en pagne, tient un soleil rayonnant (sol).
Represente du cóte droit, fair (aer) est aile; mais sur
le plan iconographique, il s’assimile davantage a un
genie antique qu’a un ange (on le voit surtout a la
disproportion entre le corps tres allonge et les ailes
courtes), et il tient une lunę {luna) ronde, faisant 84
84 Sur cette interpretation astronomiąue, voir A. von Eu w,
“Die Maiestas-Domini-Bilder der ottonischen Kolner
Malerschule im Licht des platonischen Weltbildes. Codex 192
der Kólner Dombibliothek”, dans A. von Euw et P. Schrei-
pendant au soleil, tout en portant son croissant
habituel sur la tete (probablement argente). Alors
que dans les Eyangiles de Bernward, sur lesquels
nous reviendrons (fig. 11), et dans le Codex d’Uta
(fig. 4), 1’Ocean personnifie chevauche un mon-
stre marin, il se contente ici de brandir un dau-
phin. La Terre, elle, porte une petite figurine nue
que fon a propose d’identifier avec Adam de limo
terrae (“modele avec la glaise du sof’)85, mais il pa-
rait plus plausible de voir dans cet homoncule la
simple transposition de f un des enfants que la Ter-
re nourriciere porte habituellement a son sein.
Par rapport au Codex d'Uta (fig. 4), le role du
Verbe est ici nettement magnifie (fig. 8): represente
en Majeste, il agit par lui-meme; adore par les sera-
phins, il s’identifie au Yahve Sabaot d’Is 6, comme
dans les Euangiles de Bernward (fig. 11) et dans le
ner, ed., Każserin Theophanu. Begegnung des Ostens und Western urn
die Wende des ersten Jahrtausends, Cologne, 1991, p. 379—398,
part. fig. 3, p. 379 et 384.
85 Zahlten, op. cit., p. 81.
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la bandę du Zodiaque, a ceci pres que pour consti-
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bandę zodiacale porte les personnifications des
quatre elements. Les deux elements les plus legers,
le feu et fair, occupent la partie superieure, les deux
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vant dans la partie inferieure. Les elements de la zonę
superieure sont pour ainsi dire dedoubles, comme
les legendes qui les identifient. A gauche, le feu
(ignis), en pagne, tient un soleil rayonnant (sol).
Represente du cóte droit, fair (aer) est aile; mais sur
le plan iconographique, il s’assimile davantage a un
genie antique qu’a un ange (on le voit surtout a la
disproportion entre le corps tres allonge et les ailes
courtes), et il tient une lunę {luna) ronde, faisant 84
84 Sur cette interpretation astronomiąue, voir A. von Eu w,
“Die Maiestas-Domini-Bilder der ottonischen Kolner
Malerschule im Licht des platonischen Weltbildes. Codex 192
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pendant au soleil, tout en portant son croissant
habituel sur la tete (probablement argente). Alors
que dans les Eyangiles de Bernward, sur lesquels
nous reviendrons (fig. 11), et dans le Codex d’Uta
(fig. 4), 1’Ocean personnifie chevauche un mon-
stre marin, il se contente ici de brandir un dau-
phin. La Terre, elle, porte une petite figurine nue
que fon a propose d’identifier avec Adam de limo
terrae (“modele avec la glaise du sof’)85, mais il pa-
rait plus plausible de voir dans cet homoncule la
simple transposition de f un des enfants que la Ter-
re nourriciere porte habituellement a son sein.
Par rapport au Codex d'Uta (fig. 4), le role du
Verbe est ici nettement magnifie (fig. 8): represente
en Majeste, il agit par lui-meme; adore par les sera-
phins, il s’identifie au Yahve Sabaot d’Is 6, comme
dans les Euangiles de Bernward (fig. 11) et dans le
ner, ed., Każserin Theophanu. Begegnung des Ostens und Western urn
die Wende des ersten Jahrtausends, Cologne, 1991, p. 379—398,
part. fig. 3, p. 379 et 384.
85 Zahlten, op. cit., p. 81.
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