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Boespflug, François; Załuska, Yolanta: Le Prologue de l'Évangile selon saint Jean dans l'art médiéval (IX-XII siecle): L'image comme "commentaire"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.20620#0048
26. Zacharie de Besanęon, In unum ex ąuatuor, Saint-Omer,
BM, ms 30, f. 57; XIL s. (d’apres Cahn)
paraissant plonge lui-meme dans la contemplation
de la Colombe descendant ici de la bouche du Pere
vers le Crucifie, et la, du ciel sur les Onze au Ce-
nacle.
2.6.3. Trois Personnes anthropomorphes
A cóte de la disposition horizontale des trois Per-
sonnes rencontree plus haut dans les Evangiles de
Grimbald, on trouve parfois des miniatures avec les
Personnes disposees verticalement dans 1’initiale de
Yln principio erat: ainsi des trois Majestes super-
159 Sur ce ms, Cahn, Romanesąue Manuscripts..., n° 116, pl.
277; sur 1’iconographie, D’Achille, op. cit., fig. 25 p. 62, et p.
61.
160 Cette recherche entreprise depuis une dizaine d’annees a
ete presentee pour la premiere fois en 1996 lors du “XVe Col-
loque d’Humanisme Medieval”, qui avait pour theme “Le Com-
mentaire”. Cette thematique a oriente la redaction de notre
conclusion.
posees qui figurent dans un exemplaire du xne siecle
du In unum. ex ąuatuor de Zacharie de Besanęon a
Saint-Omer, BM, ms 30, f. 57 (fig. 26)159.
3. LhcONOGRAPHIE COMME COMMENTAIRE
SUI GENERIS160
A leur maniere, les images medievales du Pro-
logue en offrent un commentaire, voire une exegese
picturale. Mais en quel sens? Est-il possible de preci-
ser en quoi a consiste le travail exegetique des pein-
tres? S’agissant de 1’iconographie du Buisson ardent
(Ex 3), Fr. Boespflug a propose ailleurs de distin-
guer trois operations specifiques impliquees par le
passage de la ligne discursive a 1’espace pictural:
selection, composition, animation161 * *. On les retrouve
a l’oeuvre, mutatis mutandis, dans le traitement pic-
tural du Prologue, en depit du fait qu’il ne s’agit pas
cette fois, d’un texte narratif.
1) Selection: ne disposant pas toujours de beau-
coup de place, et compte tenu de la multiplicite des
themes evoques par le Prologue (le Verbe, sa preexi-
stence aupres de Dieu, son role createur, son role
comme lumiere des hommes; Jean-Baptiste et son
temoignage; fillumination par le Verbe, le refus des
uns et 1’accueil des autres; 1’Incarnation du Verbe, la
vision de sa gloire, Dieu revele par le Fils dans le sein
du Pere), les artistes (et/ou les commanditaires) ont
du choisir.
Leurs principaux centres d’interet, pour la periode
consideree, se dessinent nettement : 1) 1’affirmation
de la divinite du Christ soit de 1’unite du Verbe et de
Dieu, qui se traduit d’abord par la frequence du
theme de la Maiestas Domini et par des representa-
tions d’une “Binite” (Pere et Fils), puis, parallele-
ment au developpement de ficonographie de la Tri-
nite, par differentes figurations de la Trinite. A la fin
du Moyen Age celle-ci deviendra la principale en-
seigne de l’evangile de Jean; 2) 1’affirmation du role
createur du Verbe, qui est conforme egalement a la
formulation du Credo de Nicee-Constantinople et
qui est l’un des points forts de la theologie christo-
161 Boespflug, “Un etrange spectacle..p. 24—26; Id.,
“Misę en image et actualisation de l’Evangile au XIIIe siecle. La
priere de Jesus a Gethsemani dans la Bibie moralisee”, in Cl.
Co u lot et R. Heyer (dir.), De la Bibie a l'image. Pastorale
et iconographie, Strasbourg 2000, Travaux du Cent, 4, p. 69—
92, part. 89 s.
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BM, ms 30, f. 57; XIL s. (d’apres Cahn)
paraissant plonge lui-meme dans la contemplation
de la Colombe descendant ici de la bouche du Pere
vers le Crucifie, et la, du ciel sur les Onze au Ce-
nacle.
2.6.3. Trois Personnes anthropomorphes
A cóte de la disposition horizontale des trois Per-
sonnes rencontree plus haut dans les Evangiles de
Grimbald, on trouve parfois des miniatures avec les
Personnes disposees verticalement dans 1’initiale de
Yln principio erat: ainsi des trois Majestes super-
159 Sur ce ms, Cahn, Romanesąue Manuscripts..., n° 116, pl.
277; sur 1’iconographie, D’Achille, op. cit., fig. 25 p. 62, et p.
61.
160 Cette recherche entreprise depuis une dizaine d’annees a
ete presentee pour la premiere fois en 1996 lors du “XVe Col-
loque d’Humanisme Medieval”, qui avait pour theme “Le Com-
mentaire”. Cette thematique a oriente la redaction de notre
conclusion.
posees qui figurent dans un exemplaire du xne siecle
du In unum. ex ąuatuor de Zacharie de Besanęon a
Saint-Omer, BM, ms 30, f. 57 (fig. 26)159.
3. LhcONOGRAPHIE COMME COMMENTAIRE
SUI GENERIS160
A leur maniere, les images medievales du Pro-
logue en offrent un commentaire, voire une exegese
picturale. Mais en quel sens? Est-il possible de preci-
ser en quoi a consiste le travail exegetique des pein-
tres? S’agissant de 1’iconographie du Buisson ardent
(Ex 3), Fr. Boespflug a propose ailleurs de distin-
guer trois operations specifiques impliquees par le
passage de la ligne discursive a 1’espace pictural:
selection, composition, animation161 * *. On les retrouve
a l’oeuvre, mutatis mutandis, dans le traitement pic-
tural du Prologue, en depit du fait qu’il ne s’agit pas
cette fois, d’un texte narratif.
1) Selection: ne disposant pas toujours de beau-
coup de place, et compte tenu de la multiplicite des
themes evoques par le Prologue (le Verbe, sa preexi-
stence aupres de Dieu, son role createur, son role
comme lumiere des hommes; Jean-Baptiste et son
temoignage; fillumination par le Verbe, le refus des
uns et 1’accueil des autres; 1’Incarnation du Verbe, la
vision de sa gloire, Dieu revele par le Fils dans le sein
du Pere), les artistes (et/ou les commanditaires) ont
du choisir.
Leurs principaux centres d’interet, pour la periode
consideree, se dessinent nettement : 1) 1’affirmation
de la divinite du Christ soit de 1’unite du Verbe et de
Dieu, qui se traduit d’abord par la frequence du
theme de la Maiestas Domini et par des representa-
tions d’une “Binite” (Pere et Fils), puis, parallele-
ment au developpement de ficonographie de la Tri-
nite, par differentes figurations de la Trinite. A la fin
du Moyen Age celle-ci deviendra la principale en-
seigne de l’evangile de Jean; 2) 1’affirmation du role
createur du Verbe, qui est conforme egalement a la
formulation du Credo de Nicee-Constantinople et
qui est l’un des points forts de la theologie christo-
161 Boespflug, “Un etrange spectacle..p. 24—26; Id.,
“Misę en image et actualisation de l’Evangile au XIIIe siecle. La
priere de Jesus a Gethsemani dans la Bibie moralisee”, in Cl.
Co u lot et R. Heyer (dir.), De la Bibie a l'image. Pastorale
et iconographie, Strasbourg 2000, Travaux du Cent, 4, p. 69—
92, part. 89 s.
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