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S-*

MOYEN AGE. — XI! ET XII! SIÈCLES. — ÉGLISES. — GALERIES EXTÉRIEURES.

nombre de monuments religieux, cette particularité architeclonique fut cependant usitée quel-
quefois dans des pays divers et à des époques différentes. On pourrait même, à la rigueur,
pousser ici beaucoup plus loin le système des conjectures, en admettant que les analogues,
produits par l'art roman, durent être construits, peut-être, au retour des Croisades, par des
artistes qui avaient remarqué cette disposition dans certains édifices sacrés de l'empire d'Orient.
Ces analogies reconnues, passons à l'examen particulier de ces galeries. D'après les re-
cherches des architectes et des archéologues qui ont exploré l'Espagne, cette disposition
paraît se rencontrer exclusivement dans les provinces de Ségovie et de Guadalajara, mais
surtout dans la première. Cette similitude est ici un fait qui s'explique tout naturellement,
puisqu'on sait qu'aux XL et XIL siècles, ces deux provinces furent en communication
directe. Maintenant, il est à remarquer que la disposition de ces galeries ne fut pas toujours la
même, et qu'elle varie de différentes manières. Ainsi, et sans sortir même de la ville de Ségovie,
on en peut étudier les plus ordinairement en usage. Généralement, elles sont disposées sur les
flancs des églises. On les trouve érigées quelquefois sur un seul côté, comme à Saint-Jean;
ou si1' les deux faces latérales, comme à Saint-Millau; on en connaît qui entourent trois cotés,
comme à Saint-Étienne, et il y en a aussi, de même qu'à Saint-Martin, qui viennent aboutir au
grand porche, dans lequel elles donnent accès; enfin, nous devons encore faire remarquer qu'à
Saint-Millan, ces galeries commencent à la façade occidentale et se terminent aux croisillons
du transsept. Au reste, ces différentes dispositions ont l'air d'être subordonnées, soit au caprice
ou à des convenances locales.

Mais, que peut-on réellement conclure de la destination de ces galeries par rapport à leurs
dispositions particulières?— Un fait qui frappe, c'est qu'à Saint-Martin, on y remarque des
tombeaux, placés à hauteur dans le mur plein, comme à Gironne, ce qui porterait à conjec-
turer qu'elles avaient le même but que dans les cloîtres de l'Espagne ; mais, telle n'était proba-
blement pas la seule cause de ces appendices, et l'on doit conséquemment en chercher le ou les
motifs ailleurs. Ici, viendrait se placer la pensée de promenoirs publics qu'auraient fréquentés
naguère les graves drapiers et les marchands de laine, après le repas du soir; peut-être,
étaient-ce des espèces de porches, érigés pour quelque usage laïque, soit l'endroit d'un petit
commerce ou celui d'un refuge en cas de mauvais temps; on pourrait encore y voir le lieu
d'une pratique religieuse, ou même une espèce de caravansérail gratuit, ouvert aux mendiants
ou aux étrangers peu fortunés de passage à Ségovie; enfin, il serait très-possible que ces
galeries aient été simplement, comme nous le disions en commençant, destinées à servir
de décoration aux parois extérieures des églises. Toutefois, on comprend que ce sont là seu-
lement des conjectures de notre part, et que, peut-être, la moins déraisonnable d'entr'elles est
fort éloignée du but ou de la véritable cause pour lesquels ces galeries furent vraisemblable-
ment construites.

Dans tous les cas, cette particularité architectonique étant une de ces questions qui n'avaient
point été abordées jusqu'ici, méritait certes, par son importance, d'occuper une place dans
notre ouvrage. Loin de nous, la vaine prétention de l'avoir traitée à fond et résolue d'une
manière complète ; nous n'avons eu d'autre but que celui d'appeler l'attention des archéologues
et des architectes sur un sujet qui avait échappé à leurs investigations, et que nous devions,
par conséquent, nous faire un devoir de mettre en lumière.
 
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