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ÉGLISE GRECQUE, A ATHÈNES



Bien que nous ignorions les événements historiques qui lui donnèrent naissance, et, par con-
séquent, la date de sa fondation ('), la petite église dont nous allons nous occuper, est cepen-
dant l'une des plus intéressantes parmi celles de l'art néo-grec; et quoique ce silence, qui cache
malheureusement aussi l'origine d'un grand nombre d'autres édifices, nous prive de rensei-
gnements sans doute précieux à consigner et à faire connaître, l'œuvre architectonique qu
vient ici prendre sa place, n'en offre pas moins, à l'artiste et à l'archéologue, une étude remplie
d'intérêt ; car, elle présente , dans son ensemble, plusieurs particularités qu'il nous semble utile
de signaler à l'attention de nos lecteurs. Ce sont surtout la petitesse de ses proportions et la
présence de l'arc en plein cintre outre-passé.

En ce qui concerne la première question, on doit dire que, malgré son exiguïté, cet édifice
renferme, néanmoins, toutes les parties constitutives des monuments religieux, produits durant
le Moyen-Âge, par l'art néo-grec de l'école hellénique. Cette exiguïté porterait même à
conjecturer qu'il dut, à l'origine, servir d'oratoire ou de chapelle, érigé sur la voie publique,
puisque son intérieur ne pouvait recevoir qu'un nombre assez limité de personnes. — C'est,
peut-être, le lieu de faire remarquer ici combien sont généralement petits et de peu d'étendue
les monuments religieux, élevés, à Athènes ou clans la Grèce, sous l'influence des arts de l'Em-
pire d'Orient; car, par l'habitude où nous sommes de voir l'importance de nos grandes
églises du Moyen Age, on se fait, assez difficilement, une. idée exacte de leur petitesse. Du
reste, cette condition n'avait point échappé aux observations ainsi qu'aux recherches des
archéologues, et surtout à l'un de nos amis, M. Daniel Ramée, qui fait, à l'aide de chif-
fres, ressortir cette particularité dans un paragraphe que nous rappelons à nos lecteurs (2).

Mais, l'un des principaux traits, qui donnent à cet édifice son cachet d'intérêt consiste
dans l'emploi de l'arc en plein cintre outre-passé, qu'on voit ici combiné, et à l'extérieur
et à l'intérieur. ■— Jusqu'en ces derniers temps, on crut que cette forme d'arc ou d'ouverture
avait été exclusivement employée par les Arabes et qu'elle était même une caractéristique de
leur architecture ; mais, aujourd'hui que des recherches, jointes à une étude plus approfondie,
en ont fait découvrir la présence clans les monuments d'autres peuples ou d'autres civilisations,
cette opinion a dû évidemment se modifier en raison même de ces découvertes. Or, comme
toutes les recherches qui touchent à des questions d'origine, celle de la naissance de ce genre

( ' ) L'époque, assez vraisemblable, de cette construction paraît devoir se rapprocher de celle des églises de Kapnikarea,
de Saint-Taxiarque, etc., monuments où l'on retrouve, à très-peu près, le même système de dispositions.

(2) Manuel de l'histoire générale de l'Architecture chez tous les peuples, et particulièrement de l'Architecture
en France pendant te Moyen-Age; Tome II, pages 83 et 84.
 
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