Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
in

MOYEN AGE. — XI! ET XIIe SIECLES. — CHAPELLES.

réunir en un point. Cette variété dans la composition des coupoles appartient, si je ne me
trompe, aux Romains; mais, les artistes du moyen âge l'appliquèrent, d'une manière plus
ou moins rigoureuse, à une époque bien antérieure à celle où Brunelleschi éleva la coupole de
Sainte-Marie-des-Fleurs, à Florence. L'idée est évidemment la même, et la seule différence
consiste dans l'échelle qui exigea des combinaisons particulières. Au reste, cette disposition ne
fut pas seulement employée par les architectes de l'époque romane; on en voit aussi des
exemples dans les édifices en arc aigu. Ajoutons encore qu'à part sa nature, dont le principe
est la solidité, ce système offre une assez grande facilité d'exécution. —Par une singularité,
à coup sûr digne de remarque, on avait ménagé deux portes dans les murs de notre chapelle.
La première est ouverte dans l'axe principal du monument, tandis que la deuxième se trouve
dans l'axe secondaire ou transversal. Une semblable disposition, que présentent d'autres cha-
pelles encore inédites, s'observe aussi, pour la seconde porte, mais sur le côté opposé,
à la chapelle de Sainte-Croix, dans l'abbaye de Montmajour (i). Cette particularité nous a
toujours paru avoir une intention ou une destination funéraire. — Je passe au système de
décor adopté par les artistes de l'école auvergnate pour orner certains points des faces
externes de leurs édifices. Ce système, dont on retrouve des analogues à Constantinople, en
Sicile, en Italie, en Allemagne et dans plusieurs parties de la France, mérite, selon nous,
d'être signalé; car, on l'employa dans bien des pays et à plusieurs époques, et cette
notion en démontre l'usage pendant de longs siècles de même que le parti qu'on en tira. Du
reste, on n'y peut voir autre chose qu'un décor, et l'idée en sera probablement venue de
l'alliance, dans la bâtisse, de certaines pierres, diversement colorées, dont l'Auvergne sur-
tout possède de nombreux gisements. La vivacité de ces tons, se détachant sur la nuance
généralement blanche, grise ou jaune de la pierre ordinaire, produit des oppositions
tranchées qui séduisirent les artistes. Cette idée découverte, l'application suivit bientôt, et,
dès ce moment, les architectes s'ingénièrent à trouver des combinaisons de dessins que
Ton appliqua aux parties les plus importantes des édifices. C'est ainsi qu'on en voit l'in-
troduction aux archivoltes des arcades, aux tympans des portes, aux croisillons des trans-
septs, aux murs apsidaux, etc. Les monuments religieux de l'Auvergne, construits aux XL et
XIL siècles, en ont conservé de remarquables spécimens. Au point de vue de l'art de la
décoration, ce mode ne pouvait guère entrer en parallèle avec les mosaïques dont on avait
orné et dont on ornait encore les faces extérieures de maintes églises ou basiliques de l'Italie;
l'Auvergne, d'ailleurs, ne possédait pas, que je sache, d'artiste mosaïste; cependant, elle
voulait orner ses monuments, et, cette ornementation, elle en puisa vraisemblablement
l'idée dans l'emploi ou l'application de matériaux que recelait son sol. Sous ce rapport donc,
l'adoption de ce mode occupe une place marquée dans l'histoire de la décoration des édifices;
aussi, ne pouvions-nous le passer sous silence. Je n'en dirai pas davantage, et me réserve
d'approfondir cette matière lorsque nous publierons la monographie de quelque grande con-
struction de l'Auvergne (2).

(1) E. Viollet-Leduc, Dictionnaire de V Architecture française du XIe, au XVI\ siècle; Tom. II, page 445.

(2) Voyez surtout celle de l'église d'Issoire, qui fait partie de notre supplément.
 
Annotationen