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PORTAIL OCCIDENTAL DE LA CATHEDRALE, A CHARTRES

STATUES ET SUPPORTS

L'examen du décor que l'homme s'est plu à répandre sur les points extérieurs des monuments
du culte, est certes une étude fort intéressante, et l'on peut même ajouter qu'elle est aussi l'une
de celles où l'abondance et la richesse des matières doivent amplement compenser l'importance
des recherches qu'il faut entreprendre pour l'accomplir. Mais, ici, le sujet sera, en même temps,
grave et brillant par la nature même des objets que cette étude embrasse : grave, parce qu'elle
montrera les sentiments religieux dont furent animés les peuples aux diverses époques de l'his-
toire; brillant, parce qu'elle passera en revue les nombreuses œuvres de l'art que la piété fit
successivement éclore dans tous les pays. — Bien que nous en ayons le plus vif désir, ce n'est
pas le lieu d'aborder ces deux grandes et philosophiques questions ; le moment nous semble
devoir être beaucoup plus convenable lorsque nous aurons publié les autres planches qui com-
posent la monographie du portail de Chartres. Nous nous bornerons donc à quelques mots et
à quelques rapprochements afiu de faire ressortir ce grand fait, également connu de tous :
que, dès l'origine même des sociétés, l'homme admit l'existence d'un être supérieur, d'un
Dieu, auquel il adressa des prières, des hommages ou des sacrifices, et qu'il honora,
plus tard, d'un culte solennel lorsque l'état de la civilisation lui permit les monuments de
l'art. La connaissance de l'architecture le porta, dès lors, à traduire ses sentiments de piété
en de plus ou moins grandioses constructions qu'il destina aux pompes des cérémonies; mais,
dans ces constructions, l'extérieur et surtout certaines parties furent plus spécialement dis-
posées pour recevoir, de préférence à toute autre, le luxe d'une ornementation propre à
augmenter l'éclat de l'édifice. Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire, mais du jour seule-
ment où le progrès fournit aux hommes la science de bâtir et celle de la décoration, dès
ce moment le temple apparaît, soit d'après les textes, soit d'après les œuvres, embelli et décoré.
Ce fut même, à vrai dire, le monument du culte qui reçut la première application ou les premiers
essais de ce luxe décoratif; car, par ses idées et avec ses sentiments, l'homme dut, avant tout,
penser à Dieu, et cette pensée le porta instinctivement à lui ériger des lieux dont il fit tout autant
de sanctuaires où l'on rendait un culte, où l'on adressait des hommages et où fumait l'encens
des sacrifices. Cependant, à ses yeux, le temple ne devait paraître digne qu'à la condition de
revêtir les plus belles formes et de se voir rehaussé des plus beaux ornements. En effet, ce genre
d'édifice se voit, dès les plus anciens siècles, orné de toute la magnificence dont chaque peuple
fut en possession. L'homme, dans sa piété, semble n'avoir jamais eu rien de trop beau pour
orner la demeure de la divinité, et nous lui devons cette justice que, pour y parvenir, il mit
a contribution tous les arts; on dirait même, parfois, que la construction n'a été qu'un pré-
texte pour trouver une occasion de pouvoir étaler tout ce luxe d'un décor aussi splen-
dide qu'extraordinaire. Rappellerai-je ici les temples de l'ancienne Egypte dont toutes les
parois sont couvertes de sculptures; citerai-je ceux de la Grèce et de Rome avec leurs
grandes scènes des frontons, leurs métopes, et leurs frises courantes sous les portiques;
ajouterai-je encore les monuments religieux de l'Inde? Tous ces édifices viennent four-
nir autant de preuves de cette intention qui porta l'homme à embellir le lieu consacré
à la divinité. Plus tard, quand le christianisme sortit des catacombes, cette même idée de la
décoration extérieure des monuments du culte se reproduit, et on la retrouve dans l'appli-
cation, sur les façades des basiliques, de riches et brillantes peintures en mosaïques; puis,
 
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