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Gau, Franz Christian
Antiquités de la Nubie ou Monumens inédits des bords du Nil, situés entre la première et deuxième cataracte — Stuttgart, 1822

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https://doi.org/10.11588/diglit.4729#0008
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— vij —
nouvelle, hardie; mais elle est fondée sur l'examen approfondi de ees grands vestiges d'une civilisation éteinte.
Pour rendre ma proposition plus claire, je la divise en trois points, que je discuterai séparément.
Les Monumens de la Nubie embrassent toute l'histoire de tarchitecture égyptienne.
La Basse-Nubie est le berceau de l'architecture en Egypte,
Les Monumens de l'Indostan sont postérieurs à ceux de la Nubie.

i° Toute l'architecture d'Egypte a ses types dans les monumens de la Nubie, depuis les ébauches qui,
grossièrement taillées dans le roc, attestent la première enfance de l'art, jusqu'aux édifices construits isolément
sous les Ptolémées et les Romains : cette proposition trouvera son appui dans la seconde division de mon
hypothèse. Or, l'histoire de l'architecture, chez les Egyptiens, présente trois époques distinctes : à la première se
rapportent ces grottes creusées dans les flancs des montagnes et qui, dans la marche progressive de l'art, furent
ornées de sculptures d'abord grossières, ensuite de moins en moins imparfaites. La deuxième période comprend
les monumens qui indiquent la perfection de l'art égyptien. Alors les temples, sortis des grottes, détachés
des rochers dont ils empruntent des masses colossales pour matériaux, s'élèvent dans les airs avec magnificence :
Thèbes aux cent portes parait et fleurit. La troisième époque de l'architecture égyptienne, dans laquelle on doit
classer les petits édifices de Maharraga, de Gartasse, de Dandour en Nubie, et un grand nombre de monumens
de l'Egypte, commença aux temps où les masses solides et sévères furent remplacées par des formes sveltes
et dégagées. A cette époque il arriva ce qui arrive toujours : L'art, parvenu au plus haut degré de sa splendeur,
tourmenta ses principes pour y chercher l'élégance, et celle-ci, par conséquence, amena la corruption.

i° De tous les monumens connus jusqu'à ce jour, ceux de la Nubie, taillés dans le roc et situés entre la
première et la seconde cataracte du Nil, paraissent être les plus anciens. En effet, si l'on compare ces travaux
de fart au berceau avec les monumens qu'on trouve en Egypte, non-seulement, il est possible de reconnaître
à des indices positifs qu'ils remontent à une époque antérieure à celle où les derniers furent exécutés,
mais il est encore facile à l'oeil exercé de saisir dans les premiers le cachet de 1 originalité, et dans les autres,
le caractère de l'imitation. Les monumens nubiens sont donc les modèles primitifs de toute l'architecture
égyptienne. Vouloir soutenir le contraire, et persister dans l'opinion que des édifices construits isolément,
puissent appartenir à une époque antérieure aux temples creusés dans les montagnes, ce serait, ce me
semble maintenir un système contre toutes les probabilités.

3° Les monumens de l'Indostan, décrits par Daniel et Langlès, sont postérieurs à ceux de la Nubie. Ces
masses monumentales des Indous offrent, dans leurs formes bizarres, dans la complication d'un nombre infini
de moulures connues, les signes non équivoques de la décadence de l'art, plutôt que son imperfection. La
différence de ces deux caractères n'échappe point à l'attention de l'observateur compétent, et certes, il sait
reconnaître à ces signes un goût corrompu, bien distinct du style primitif et originel. Si, d'ailleurs, la
disposition générale de ces monumens a du rapport avec les grottes de la Nubie, circonstance qui, dans
tous les cas, laisserait subsister le doute sur la priorité; néanmoins leurs détails se composent d'un mélange
de diverses architectures, où domine le type d'une construction en bois. Ce caractère mixte, cet amalgame
d'ornemens qu'on ne peut se dispenser de rapporter à une époque postérieure à celle à laquelle l'opinion
reçue fait remonter les monumens indiens, anéantit incontestablement leur droit d'aînesse.

Il n'existe donc point de monumens connus qui puissent, en raison du caractère dont ils sont empreints,
disputer d'antiquité avec ceux de la Nubie; dès-lors, il est permis d'indiquer cette contrée comme le berceau
de l'architecture égyptienne, dont les pyramides de Memphis, au nord, et de Chendy, au sud, marquent de
part et d'autre la décadence.

A ces aperçus se rattachent dautres considérations plus importantes, plus positives : nous devons les unes,
à l'importante découverte de M. Chainpollion qui a commencé à nous guider dans l'inextricable labyrinthe
des hiéroglyphes; les autres, aux recherches approfondies de M. Letronne, dont la vaste érudition, et les
travaux, aussi utiles qu'honorables, ont éclairci plus dune page obscure de l'histoire. Les recherches de ce
savant académicien, quoique déjà connues, ne seront point déplacées ici, et Ion me permettra de les citer.
Voici la conclusion que M. Letronne tire de l'examen dune suite d'inscriptions recueillies par moi en Nubie,
et par d autres voyageurs en Egypte.

« La religion égyptienne s'est conservée sous les Perses, les Grecs, et au moins pendant les deux premiers
« siècles de la domination romaine, sans subir de modifications essentielles. Les Egyptiens ont réparé les temples
 
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