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I

MONUMENTS SUR TOMBES EN SYRIE

L’usage de marquer la sépulture d’un signe extérieur n’est pas moins ancien peut-être
que celui même d’ensevelir les morts, ni que les idées sur l’au-delà qui en conditionnent
la coutume. La comparaison des rites funéraires de l’humanité — semble-t-il — toute en-
tière démontre une croyance générale en l’existence consciente prolongée après la mort.
Le défunt conserve ses qualités, sa forme qu’il peut montrer aux survivants, ses besoins
et ses sentiments qu’il faut satisfaire et apaiser pour gagner sa bienveillance et éloigner sa
colère. La crainte que le trépassé ne devienne un revenant domine les rites funéraires de
bien des peuples primitifs et antiques ; le seul moyen de l’éviter est d’accomplir les funé-
railles d’après les coutumes consacrées.
On donne au mort une tombe et on y dépose les objets qui pourront lui servir, on
l’entoure d’un culte, et on lui fait des offrandes : devoirs de piété autant que procédés
prophylactiques. L’âme du défunt ainsi soignée jouira de la paix de sa demeure, la tombe,
et ne la quittera pas pour terroriser les vivants1.
Le monument funéraire dans ses formes les plus diverses constitue en quelque sorte
l’antithèse de la tombe. Celle-ci, simple fosse ou édifice monumental, reste toujours un
espace limité donné au mort et interdit aux vivants. Tous les objets qu’elle peut renfermer
sont destinés à l’usage exclusif de ceux qui l’habitent. Toute atteinte à l’intégrité du tom-
beau est considérée comme un crime des plus graves2. Le monument funéraire, par contre,
exprime d’autres desseins : bien qu’il reste une partie de la tombe, son rôle est d’établir
1 Cf. F. Cumont, Lux perpétua, Paris 1949, pp. 13-19 ; A. Parrot, Le refrigerium dans l’au-delà, Paris
1937. Sur la maison éternelle : Cumont, Recherches sur le symbolisme funéraire des Romains, Paris 1942, pp.
354 sq., 362, η. 1 ; Id., Les religions orientales dans le paganisme-romain, Paris 1929, pp. 247-248. Sur le som-
meil de la mort : Μ. B. Ogle, The Sleep of Death, MAA Rome 11, 1933, pp. 81-117; Cumont, Recherches,
p. 361, n. 5. Sur les croyances juives en particulier : S. Klein, Tod und Begrâbnis in Palâstina zur Zeit der
Tannaiten, Berlin 1908, pp. 8-14 ; A. Lods, La croyance à la vie future et le culte des morts de l’antiquité israélite
Paris 1906, p. 56 ; R. Dussaud, La notion d’âme chez' les Israélites et les Phéniciens, Syria 16, 1935, p. 267 sq_
D’après les croyances sémitiques l’âme « végétative » dite nefes, différente du principe de la vie rüah, conserve
son individualité en demeurant au tombeau. Ce dernier, dit aussi nefes, devient son image, cf. Cumont, Re-
cherches, pp. 106, 369, n. 4; pour la basse époque, cf. B. Lifshitz, La vie de l’au-delà dans les conceptions
juives. Inscriptions grecques inédites de Beth Shearim, RB 68, 1961, pp. 401-411.
2 Cf. A. Parrot, Malédictions et violations des tombes, Paris 1939, passim ; Ch. Lécrivain, Sepulcri violatio,
dans Daremberg-Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines 4, 2, Paris 1918, pp. 1208-1209 ;
Cumont, Symbolisme, p. 354, η. 1.

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