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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 1
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Michel, Émile: Les Cuyp, 1: une famille d'artistes hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0026

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20

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

BENJAMIN GERRITSZ CUYP.

A l’exemple de Jacob, leur demi-frère, deux fils nés du second
mariage du vieux Gerrit devaient également être artistes. Le premier,
né à Dordrecht au mois d’avril 1603 et qui se nommait Gerrit comme
son père, ne nous est connu que par son inscription sur les registres
de la Gilde de Saint-Luc, à la fois comme peintre verrier et comme
peintre. On possède, en revanche, un assez grand nombre d’ouvrages
de Benjamin, le second, qui, né en décembre 1612, est porté à la même
date que son frère, le 27 juin 1631, sur les listes de la Gilde Très
fécond, un peu inquiet et hésitant dans sa voie. Benjamin devait
mourir le 27 ou le 28 août 1652, en pleine force de l’âge et de la pro-
duction; il n’avait pas encore quarante ans. On sait que vers 1644 il
séjourna pendant quelque temps à La Haye; mais la plus grande
partie de sa vie s’écoula dans sa ville natale. Avait-il été le disciple
de Rembrandt? avait-il même été en relations personnelles avec lui?
La chose est peu probable; mais il est du moins certain qu’il a subi
son influence, et c’est là un nouvel exemple du prestige que ce der-
nier exerça au début de sa carrière sur presque tous ses contempo-
rains. Nulle part, en tout cas, Rembrandt ne devait trouver des
admirateurs plus nombreux ni plus persistants qu’à Dordrecht, d’où
lui vinrent successivement des élèves tels que F. Bol, J. Lavecq,
Nicolas Maes, Samuel van Hoogstraten et Arent de Gelder. Quant à
Benjamin Cuyp, nous croyons qu’il faut voir simplement en lui un de
ces italianisants comme on en comptait alors beaucoup à cette époque,
qui, vaguement préoccupés de clair-obscur, à la façon d’Elsheimer,
de Honthorst et de Lastman, trouvèrent réalisées chez Rembrandt
la plupart de leurs aspirations et devinrent d’une manière plus ou
moins inconsciente ses sectateurs. Nous avons déjà signalé ici même
la trace de cette action du grand maître, action qui se faisait sentir
à distance jusque dans les villes les plus reculées de la Hollande :
à Dordrecht même, chez Paulus Lesire, son imitateur, et à Zwolle
où nous avons pu la constater chez Moses Ter Borch, le jeune frère
de Gérard 1 2.

M. Bredius désigne comme une des premières œuvres- de Ben-

1. Voir dans la collection des Artistes célèbres : G. Ter Borch et sa famille, p. 20.

2. C’est encore grâce aux découvertes faites dans les archives par M. Veth qu’on
a pu établir la généalogie et la date de naissance de Benjamin qui jusque-là avait
 
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