CORRESPONDANCE DE BELGIQUE
h y a quelques mois, quand s’ouvrirent au public les
Musées nouvellement établis au Parc du Cinquantenaire,
l’impression produite fut loin de démentir l’avis de ceux
d’entre nous qui avaient jugé comme médiocrement
adapté à nos collections nationales, le cadre nouveau
qu’on avait trouvé à propos de leur donner. Incompa-
rablement parées en 1889, les galeries d’art ancien
avaient produit alors un effet excellent et le voisinage
d’une exposition générale de l’industrie moderne, accom-
pagnée des multiples attractions usitées en pareille circonstance, amena, pen-
dant les beaux jours de l’été, la foule en ces endroits condamnés à une solitude
presque absolue en temps ordinaire. Paris, Londres et Vienne ont gardé en tout
ou en partieles bâtiments d’expositions universelles dont l’emploi utile a été chaque
fois l’objet de combinaisons plus ou moins ingénieuses.
Pour qui se rappelle l’exposilion de Vienne, rien de triste comme la physio-
nomie actuelle de la splendide rotonde du Prater. A Bruxelles on s’est dit que le
local de l’exposition de 1889 étant toujours debout, rien n’était plus simple que de
l’accommoder à une destination définitive et, sans plus de cérémonie, on en a
fait un Musée! Quant à la situation, aux dimensions, aux difficultés d’accès, de
chauffage et de surveillance, le temps viendrait très certainement régler toutes
choses au mieux de la destination nouvelle que recevait l’édifice. Or, cela n’est
pas arrivé du tout, si peu même, que voici ce que publiait, sous la date du
5 décembre 1891, un des journaux quotidiens les plus répandus : « Le public ignore
généralement que trois de nos Musées royaux les plus intéressants, ceux de l’Art
monumental, de l’Art ancien et décoratif, sont installés dans une aile du Palais
du Cinquantenaire qui, du reste, est destiné à les abriter tous.
« Frappé de l'indifférence que témoignent ses concitoyens aux belles choses
dont il a la garde, M. le baron de Halleville, conservateur en chef de ces Musées,
a eu l’heureuse idée de faire appel à ses anciens confrères de la presse pour faire
à ces Musées un peu de réclame ; il les a convoqués et, pendant deux heures qui
leur ont paru courtes, les a promenés à travers les galeries où sont exposées les
merveilles de l’art monumental, les richesses et les curiosités de l’art ancien, et
h y a quelques mois, quand s’ouvrirent au public les
Musées nouvellement établis au Parc du Cinquantenaire,
l’impression produite fut loin de démentir l’avis de ceux
d’entre nous qui avaient jugé comme médiocrement
adapté à nos collections nationales, le cadre nouveau
qu’on avait trouvé à propos de leur donner. Incompa-
rablement parées en 1889, les galeries d’art ancien
avaient produit alors un effet excellent et le voisinage
d’une exposition générale de l’industrie moderne, accom-
pagnée des multiples attractions usitées en pareille circonstance, amena, pen-
dant les beaux jours de l’été, la foule en ces endroits condamnés à une solitude
presque absolue en temps ordinaire. Paris, Londres et Vienne ont gardé en tout
ou en partieles bâtiments d’expositions universelles dont l’emploi utile a été chaque
fois l’objet de combinaisons plus ou moins ingénieuses.
Pour qui se rappelle l’exposilion de Vienne, rien de triste comme la physio-
nomie actuelle de la splendide rotonde du Prater. A Bruxelles on s’est dit que le
local de l’exposition de 1889 étant toujours debout, rien n’était plus simple que de
l’accommoder à une destination définitive et, sans plus de cérémonie, on en a
fait un Musée! Quant à la situation, aux dimensions, aux difficultés d’accès, de
chauffage et de surveillance, le temps viendrait très certainement régler toutes
choses au mieux de la destination nouvelle que recevait l’édifice. Or, cela n’est
pas arrivé du tout, si peu même, que voici ce que publiait, sous la date du
5 décembre 1891, un des journaux quotidiens les plus répandus : « Le public ignore
généralement que trois de nos Musées royaux les plus intéressants, ceux de l’Art
monumental, de l’Art ancien et décoratif, sont installés dans une aile du Palais
du Cinquantenaire qui, du reste, est destiné à les abriter tous.
« Frappé de l'indifférence que témoignent ses concitoyens aux belles choses
dont il a la garde, M. le baron de Halleville, conservateur en chef de ces Musées,
a eu l’heureuse idée de faire appel à ses anciens confrères de la presse pour faire
à ces Musées un peu de réclame ; il les a convoqués et, pendant deux heures qui
leur ont paru courtes, les a promenés à travers les galeries où sont exposées les
merveilles de l’art monumental, les richesses et les curiosités de l’art ancien, et