L’ART GOTHIQUE
(troisième article1.)
VI.
l’apogée et la transformation.
En vérité, la puissance féodale,
ébranlée et entamée par le mouve-
ment des Croisades, sapée par la
monarchie au moyen des affran-
chissements communaux, ne sou-
tient plus que ses apparences. Elle
bâtit de grands châteaux hautains,
où l’architecture gothique apporte
sa vigueur, mais tous destinés à
tomber, quoi qu’on fasse, entre les
mains du roi. A l’heure du danger,
les villes tiennent de plus en plus
à honneur d’envoyer au souverain
leurs milices municipales, mar-
chant sous leurs propres enseignes.
Malgré les efforts des chevaliers,
il est avéré que la bataille de Bou-
vines eût été perdue sans le concours des Bourgeoisies. L’histoire
nous a même gardé le nom du chef des Champenois, en cette héroïque
journée : Pierre de Reims, qui assura la victoire. Jusqu’à la guerre
de Cent ans, les hauts barons rivaliseront, à défendre leur prestige,
de train guerrier et de morgue farouche : ils n’en sont pas moins
condamnés. Quand la lutte avec les Anglais aura vidé leurs trésors,
\. Voy. Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. VI, p. 89 et 310.
(troisième article1.)
VI.
l’apogée et la transformation.
En vérité, la puissance féodale,
ébranlée et entamée par le mouve-
ment des Croisades, sapée par la
monarchie au moyen des affran-
chissements communaux, ne sou-
tient plus que ses apparences. Elle
bâtit de grands châteaux hautains,
où l’architecture gothique apporte
sa vigueur, mais tous destinés à
tomber, quoi qu’on fasse, entre les
mains du roi. A l’heure du danger,
les villes tiennent de plus en plus
à honneur d’envoyer au souverain
leurs milices municipales, mar-
chant sous leurs propres enseignes.
Malgré les efforts des chevaliers,
il est avéré que la bataille de Bou-
vines eût été perdue sans le concours des Bourgeoisies. L’histoire
nous a même gardé le nom du chef des Champenois, en cette héroïque
journée : Pierre de Reims, qui assura la victoire. Jusqu’à la guerre
de Cent ans, les hauts barons rivaliseront, à défendre leur prestige,
de train guerrier et de morgue farouche : ils n’en sont pas moins
condamnés. Quand la lutte avec les Anglais aura vidé leurs trésors,
\. Voy. Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. VI, p. 89 et 310.