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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0093

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ANCIENNE MAISON QUANTIN (May et Motteroz, directeurs).

Après la surproduction de ces dernières années, la librairie d’art subit comme
un temps d'arrêt. Nous souhaitons que cet arrêt soit momentané. La librairie d’art
a, d’ailleurs, à Paris, un trop riche et trop puissant outillage pour qu’il en soit
autrement. La crise, s’il y a crise, n’est que passagère, ayons-en la confiance.
La vieille et renommée maison Quantin a subi cette année le sort commun. Dans
l’ensemble d’ouvrages d’un intérêt très varié qu’elle offre aujourd'hui au public
pour ses étrennes, il n’y a, à proprement parler, aucun livre d’art. Ceci ne veut pas
dire que l’art soit étranger aux publications de luxe entreprises par les directeurs
de cette importante librairie, mais il n’est plus, pour le moment, au premier plan.
Après les grands efforts d’une période de fièvre, il convient de se recueillir et de
voir d’où vient le vent. Sage résolution que nous aurions mauvaise grâce à critiquer.

Les amateurs de livres élégants trouveront dans le bagage qu’on leur offre de
quoi satisfaire les goûts les plus divers. C’est, au premier rang, une œuvre inconnue
de la jeunesse d’Alexandre Dumas fils : Un cas de rupture illustré par M. Cour-
boin. Cette dissertation humoristique et psychologique a été écrite vers 1832, puis
laissée dans l’oubli par coquetterie d’auteur ; elle méritait d’être remise au jour
dans une édition luxueusement parée. M. Eugène Courboin, dont on connaît le talent
vigoureux et original, parfois un peu gros, mais toujours très vivant, a été chargé
de ce soin. Les cent compositions qu’il a exécutées, à l’aquatinte, au crayon, au
fusain, à la plume, pour cette édition, ont été reproduites en fac-similé, par l’eau-
forte et les procédés de l’héliogravure en taille-douce. Toutes ces gravures ont été
tirées dans des tonalités différentes harmonieusement combinées. Le texte,
imprimé après coup sur l’estampe, est très adroitement mêlé à tous les jeux de
l’illustration. Livre do curieux, tiré à petit nombre, qui s’adresse à ceux qui aime
les ragoûts un peu épicés du modernisme.

La Confession d’un enfant du siècle 1 2, illustrée de dix compositions de Jazet
gravées par Abot, s’adresse aux mêmes bibliophiles. Le livre, comme on sait,
appartient au plus pur romantisme de 1830. La fantaisie délicate de M. Jazet,
s’est efforcée de faire revivre la physionomie de l’époque par les costumes et les
détails du mobilier et de franchir l’espace qui nous sépare de ces temps si loin-
tains qu’ils semblent déjà appartenir à un autre âge.

Après ces deux ouvrages spéciaux, à tirage limité, en voici deux autres qui
visent un public plus étendu : la Tunisie 3, de M. Charles Lallemand, qui fait suite
à Tunis et scs environs, de Tan passé, et Autour de Paris 4, de M. Louis Barron,
qui est le complément nécessaire du Paris d’Auguste Vitu. Le volume de M. Lal-
lemand est illustré de cent cinquante aquarelles imprimées en couleurs, où défilent,

1. Un cas de rupture, par Alexandre Dumas. Un vol. in-4°, illustré par E. Courboin.
Tirage de luxe à 1,000 exemplaire. — Prix : 60 francs.

2. La Confession d'un enfant du siècle, par Alfred de Musset, un vol. in-8°, illustré de
compositions de Jazet gravées par Abot. Tirage à 750 exemplaires. — Prix : 50 francs.

3. La Tunisie, texte et aquare'les imprimées en couleurs par M. Charles Lallemand.
Un vol. in-4». — Prix : 35 francs.

4. Autour de Paris, pa.r M. Louis Barron; illustrations de Fraipont. Un vol. gr. in-4°.
— Prix : 25 francs.
 
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