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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 2
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Michel, Émile: Les Cuyp, 2: une famille d'artistes hollandais
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0123

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108

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ouvrages. D’ordinaire le trait de l’esquisse y est resté visible, l’aspect
est presque monochrome et les colorations se réduisent à quelques
frottis légers de couleurs transparentes, rehaussés çà et là dans les
lumières par des touches plus empâtées. Le Musée de Berlin possède
deux de ces paysages primitifs (n 861 et 861 G), des Vues de dunes
d’une tonalité assez pâle et dans lesquelles le feuillé des arbres est
exprimé par un gribouillage timide et uniforme. Les personnages
sont assez gauchement posés, mais déjà les ciels grisâtres montrent
une souplesse de ton et une délicatesse de modelé qui semblent de
bon augure. Un Paysage montagneux, du Ryksmuseum, qui nous
paraît aussi une œuvre de jeunesse, mais un peu postérieure, nous
offre dans un ciel bleu pâle ces nuages colorés et noyés avec les
fonds, que le peintre s’est plu à reproduire si souvent par la suite.
Le même motif devait d’ailleurs être repris par lui et à peine mo-
difié dans deux autres charmants paysages du Musée de Berlin
(n° 861 B) et du Musée de Rotterdam (n° 67) : des vaches s’abreuvant
vers le déclin d’une belle journée dans un cours d’eau bordé de
rochers abrupts.

A l’exemple de son père, et plus que lui encore, Albert Cuyp s’est
appliqué à peindre tout ce qui l’intéressait dans la nature. Mais si
variées qu’aient été ses aptitudes, on ne saurait cependant le rendre
responsable des attributions aventureuses de certains catalogues.
C’est ainsi qu’au Musée d’Amsterdam, M. Bredius a restitué à un
peintre peu connu, Simon Van Douw, un Combat de cavalerie, qu’on
croyait être de Cuyp, et qu’il a reconnu la main de J.-B. Weenix
dans un tableau de Gibier mort qui lui était également attribué. De
même, avec le catalogue de Berlin, nous pensons que la Nature morte
de cette collection (n° 861 F) et deux autres peintures du même
genre inscrites sous son nom au Musée de Rotterdam (nos 62 et 63),
signées toutes trois des initiales A. C., sont en réalité du peintre
de nature morte A. Coosemans, dont le Musée du Belvédère possède
aussi un tableau 1. Nous ne saurions, en tout cas, reconnaître la
main de Cuyp dans ces pêches et ces raisins d’une facture molle et
lourdement pénible. M. Bode tient d’ailleurs pour erronée l’opinion
généralement admise autrefois que Cuyp, à ses débuts, se serait
contenté de signer ses tableaux de ses seules initiales. Il croit, au
contraire, que l’artiste y a toujours mis son nom entier, ainsi qu’on

1. Au Musée de Lyon, une Nature morte attribuée à Cuyp n’est certainement
pas non plus de lui, mais probablement d’A. .Van Beyeren.
 
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