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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
arcade supportée par deux colonnettes. L'arcade et le linteau de
chaque côté portent une. longue inscription. Entre le linteau et
l’arcade sont sculptées de chaque côté trois arcades secondaires dont
une médiane, plus élevée, recouvrant des voûtes en forme d’absides.
L’abside médiane est ornée de trois fenêtres. — Le sommet de la
plaque a été brisé, mais on voit que, sur les côtés du moins, elle se
terminait par des ornements en forme de feuillages. La base est
percée de trois trous qui paraissent avoir été pratiqués à une époque
postérieure.
Sur la face antérieure le Christ barbu, bénissant de la main
droite, tenant de la gauche, serré contre sa poitrine, le Livre des
Evangiles, nimbé du nimbe crucigère, accosté des sigles accoutumées
IG XC, est placé entre les saints Paul et Pierre, tenant, l’un le
volumen, l’autre l’épée, bénissant également de la main droite.
Sur la face postérieure, l’empereur est certainement la figure la
plus intéressante, celle qui donne à cet ivoire toute sa valeur
historique. On n’a qu’à comparer cette effigie à celles des autres
saints personnages ses compagnons pour s’assurer à quel point elle
présente un caractère remarquable d’individualité. L’empereur, dont
le nom, je le répète, est donné par l’inscription, est figuré jeune, tel
qu’il était, âgé de 21 ans, à l’époque de son avènement en 886, au
moment où cette œuvre d’art a dû être exécutée.
Léon VI porte une haute couronne consistant en un cercle de
métal surmonté de deux rangs de grosses perles et d’un rang de
perles plus grosses encore, ou plus probablement de pierres pré-
cieuses. Des pendeloques richement ornées retombent sur les côtés
de la face. La barbe est courte, taillée en pointe, avec de fortes
moustaches; le nez est fort; la physionomie est expressive; certai-
nement l’artiste s’est efforcé de nous donner un portrait ressemblant.
Le basileus est vêtu du sakkos impérial à large bordure, cousue de
perles et de cabochons indiqués par de doubles petits cercles concen-
triques. Sous le sakkos apparaît la robe talaire également brodée de
perles. Léon porte de la droite la haste, de la gauche le globe cruci-
gère. On aperçoit le haut de son bouclier orné de pierreries.
La physionomie de la Théotokos, placée entre les sigles accoutu-
muées, est pleine de douceur et de gravité. La Mère de Dieu est voilée
du maphorion, nimbée comme du reste tous lés autres personnages
figurés, sauf l’empereur. De petites croix sont gravées sur son
manteau ou mandtja. De la main droite, elle pose la couronne sur la
tête du basileus. Elle tient la gauche étendue.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
arcade supportée par deux colonnettes. L'arcade et le linteau de
chaque côté portent une. longue inscription. Entre le linteau et
l’arcade sont sculptées de chaque côté trois arcades secondaires dont
une médiane, plus élevée, recouvrant des voûtes en forme d’absides.
L’abside médiane est ornée de trois fenêtres. — Le sommet de la
plaque a été brisé, mais on voit que, sur les côtés du moins, elle se
terminait par des ornements en forme de feuillages. La base est
percée de trois trous qui paraissent avoir été pratiqués à une époque
postérieure.
Sur la face antérieure le Christ barbu, bénissant de la main
droite, tenant de la gauche, serré contre sa poitrine, le Livre des
Evangiles, nimbé du nimbe crucigère, accosté des sigles accoutumées
IG XC, est placé entre les saints Paul et Pierre, tenant, l’un le
volumen, l’autre l’épée, bénissant également de la main droite.
Sur la face postérieure, l’empereur est certainement la figure la
plus intéressante, celle qui donne à cet ivoire toute sa valeur
historique. On n’a qu’à comparer cette effigie à celles des autres
saints personnages ses compagnons pour s’assurer à quel point elle
présente un caractère remarquable d’individualité. L’empereur, dont
le nom, je le répète, est donné par l’inscription, est figuré jeune, tel
qu’il était, âgé de 21 ans, à l’époque de son avènement en 886, au
moment où cette œuvre d’art a dû être exécutée.
Léon VI porte une haute couronne consistant en un cercle de
métal surmonté de deux rangs de grosses perles et d’un rang de
perles plus grosses encore, ou plus probablement de pierres pré-
cieuses. Des pendeloques richement ornées retombent sur les côtés
de la face. La barbe est courte, taillée en pointe, avec de fortes
moustaches; le nez est fort; la physionomie est expressive; certai-
nement l’artiste s’est efforcé de nous donner un portrait ressemblant.
Le basileus est vêtu du sakkos impérial à large bordure, cousue de
perles et de cabochons indiqués par de doubles petits cercles concen-
triques. Sous le sakkos apparaît la robe talaire également brodée de
perles. Léon porte de la droite la haste, de la gauche le globe cruci-
gère. On aperçoit le haut de son bouclier orné de pierreries.
La physionomie de la Théotokos, placée entre les sigles accoutu-
muées, est pleine de douceur et de gravité. La Mère de Dieu est voilée
du maphorion, nimbée comme du reste tous lés autres personnages
figurés, sauf l’empereur. De petites croix sont gravées sur son
manteau ou mandtja. De la main droite, elle pose la couronne sur la
tête du basileus. Elle tient la gauche étendue.