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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Loges, et d’heureuses trouvailles dans des recoins obscurs et peu fré-
quentés du palais ainsi que dans la chapelle d’une petite église du
Quirinal, il a pu reconstituer cet ancien pavage. Yasari, dans sa Vie
de Raphaël, l’attribue aux Robbia, et cette attribution est confirmée
par un article des Comptes, encore inédits, des Archives d’Etat de
Rome, en 1518, que M. E. Müntz a publié dans son livre sur Raphaël,
sa vie, son œuvre et son temps. Postérieurement à la publication du
mémoire de M. G. Tesorone, deux découvertes signalées par la Fan-
fulla desl2et 13 novembre 1891, sont venues en justifier les conclusions.
La première consiste en fragments de pavage extraits de fouilles
exécutées dans la cour du Belvedère. La seconde est un dessin à la
plume trouvé dans les cartons de la bibliothèque du Vatican. Ce
dessin exécuté, en 1745, par un peintre espagnol du nom de Francisco
La Venga, en outre de la première et de la seconde Loggia de
Raphaël, reproduit l’un des compartiments du pavage.
« Le dessin a été retrouvé, nous écrit M. G. Tesorone, et ses
couleurs sont indiquées par les fragments de faïences qui, sur les
données de mon mémoire, ont été reconnus pour les fragments des
carreaux des Loges de Raphaël. La technique est tout à fait celle
des Robbia. Les couleurs correspondent à celles du premier fragment
retrouvé (dans l’église San-Silvestre du Quirinal), la façon des
carreaux y correspond aussi., et, sur les côtés des carreaux mêmes,
se trouvent des numéros en noir de manganèse comme sur le premier
fragment et peints certainement parla même main. En outre on a pu
constater que le dessin partiel de ces carreaux correspond à l’en-
semble du dessin retrouvé. »
Sur ces fragments se trouvent représentés plusieurs emblèmes de
la famille des Médicis : Le joug de Léon X ; les trois diamants montés
en anneau de Cosme et les trois plumes de Laurent le Magnifique,
ainsi que l’explique Paul Jove. Ces deux derniers emblèmes combinés
ensemble ont servi à former une bordure reproduite plus haut en
tète de page. Ainsi, pendant un siècle il est sorti de l’atelier des
Robbia, en même temps que des reliefs émaillés, des pavages dont
la technique est particulière. C’est un chapitre nouveau qu’il faut
ajouter à l’histoire du célèbre atelier.
Maintenant que nous avons dit notre sentiment sur les quelques
livres nouveaux qui traitent de la céramique italienne, servons-nous-
en pour indiquer les connaissances nouvelles qu’ils nous font acquérir.
Nous laissons de côté, avec M. Drury Fortnum, qui est fort
sceptique à son égard, tout ce qui a été dit sur la prétendue déco-
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
Loges, et d’heureuses trouvailles dans des recoins obscurs et peu fré-
quentés du palais ainsi que dans la chapelle d’une petite église du
Quirinal, il a pu reconstituer cet ancien pavage. Yasari, dans sa Vie
de Raphaël, l’attribue aux Robbia, et cette attribution est confirmée
par un article des Comptes, encore inédits, des Archives d’Etat de
Rome, en 1518, que M. E. Müntz a publié dans son livre sur Raphaël,
sa vie, son œuvre et son temps. Postérieurement à la publication du
mémoire de M. G. Tesorone, deux découvertes signalées par la Fan-
fulla desl2et 13 novembre 1891, sont venues en justifier les conclusions.
La première consiste en fragments de pavage extraits de fouilles
exécutées dans la cour du Belvedère. La seconde est un dessin à la
plume trouvé dans les cartons de la bibliothèque du Vatican. Ce
dessin exécuté, en 1745, par un peintre espagnol du nom de Francisco
La Venga, en outre de la première et de la seconde Loggia de
Raphaël, reproduit l’un des compartiments du pavage.
« Le dessin a été retrouvé, nous écrit M. G. Tesorone, et ses
couleurs sont indiquées par les fragments de faïences qui, sur les
données de mon mémoire, ont été reconnus pour les fragments des
carreaux des Loges de Raphaël. La technique est tout à fait celle
des Robbia. Les couleurs correspondent à celles du premier fragment
retrouvé (dans l’église San-Silvestre du Quirinal), la façon des
carreaux y correspond aussi., et, sur les côtés des carreaux mêmes,
se trouvent des numéros en noir de manganèse comme sur le premier
fragment et peints certainement parla même main. En outre on a pu
constater que le dessin partiel de ces carreaux correspond à l’en-
semble du dessin retrouvé. »
Sur ces fragments se trouvent représentés plusieurs emblèmes de
la famille des Médicis : Le joug de Léon X ; les trois diamants montés
en anneau de Cosme et les trois plumes de Laurent le Magnifique,
ainsi que l’explique Paul Jove. Ces deux derniers emblèmes combinés
ensemble ont servi à former une bordure reproduite plus haut en
tète de page. Ainsi, pendant un siècle il est sorti de l’atelier des
Robbia, en même temps que des reliefs émaillés, des pavages dont
la technique est particulière. C’est un chapitre nouveau qu’il faut
ajouter à l’histoire du célèbre atelier.
Maintenant que nous avons dit notre sentiment sur les quelques
livres nouveaux qui traitent de la céramique italienne, servons-nous-
en pour indiquer les connaissances nouvelles qu’ils nous font acquérir.
Nous laissons de côté, avec M. Drury Fortnum, qui est fort
sceptique à son égard, tout ce qui a été dit sur la prétendue déco-