LA CÉRAMIQUE ITALIENNE.
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qui décorent une église de Cividale, en Frioul. On les dit décorés
par l’incrustation de deux terres de couleurs différentes l’une
dans l’autre, ainsi qu’étaient décorés dans le Nord les pavages
du xue au xve et même au xvie siècle *. Or, l’église dont il s’agit étant
du vme siècle, nous en doutons. D’autant plus qu’Albert Lenoir, en
décrivant cette église, parle des placages de verre qui garnissaient
le champ des frises en stuc, et est muet sur cette partie de la
décoration s.
Tous les disques que nous avons pu voir en place à Bologne nous
ont semblé de fabrication italienne, trop haut placés d’ailleurs pour
que leur décoration ne reste pas impossible à déterminer. E. Piot en
DISQUE EN POTERIE DE STYLE ORIENTAL.
(Église de San Teodoro, à Pavie.)
avait possédé un dont la couverte était d’un bleu sombre uni. Mais
cet amateur si délicat, que doublait un marchand des plus habiles,
l’aura dû céder dans un lot vendu à bon prix à quelque musée
étranger, car nous ne l’avons point retrouvé dans la vente faite
après son décès.
Nous pensons donc, il est certain même, que c’est le commerce
avec l’Orient et avec l'Espagne qui fit connaître dès le moyen âge
aux Italiens les faïences émaillées. Ainsi en 1437 les Vénitiens
admettent les lavori de majolica, bien que pour favoriser leurs ateliers
céramiques ils prohibent toutes les autres poteries. La même prohi-
bition renouvelée en 1474 indique la provenance de ces « lavori de
majolica que viene de Valenza. » Beaucoup plus tard, même pendant
le dernier tiers du xvie siècle, nous trouvons à Bologne la même
exception pour les produits de Majorque et de Damas. 1 2
1. Dell' Industriel delle terre coite in Italia et segnamente in Lotnbardia. Dans
le Politecnico, Milan, 1865.
2. Monuments anciens et modernes, t. IL Chapelle à Cividale-du-Frioul.
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qui décorent une église de Cividale, en Frioul. On les dit décorés
par l’incrustation de deux terres de couleurs différentes l’une
dans l’autre, ainsi qu’étaient décorés dans le Nord les pavages
du xue au xve et même au xvie siècle *. Or, l’église dont il s’agit étant
du vme siècle, nous en doutons. D’autant plus qu’Albert Lenoir, en
décrivant cette église, parle des placages de verre qui garnissaient
le champ des frises en stuc, et est muet sur cette partie de la
décoration s.
Tous les disques que nous avons pu voir en place à Bologne nous
ont semblé de fabrication italienne, trop haut placés d’ailleurs pour
que leur décoration ne reste pas impossible à déterminer. E. Piot en
DISQUE EN POTERIE DE STYLE ORIENTAL.
(Église de San Teodoro, à Pavie.)
avait possédé un dont la couverte était d’un bleu sombre uni. Mais
cet amateur si délicat, que doublait un marchand des plus habiles,
l’aura dû céder dans un lot vendu à bon prix à quelque musée
étranger, car nous ne l’avons point retrouvé dans la vente faite
après son décès.
Nous pensons donc, il est certain même, que c’est le commerce
avec l’Orient et avec l'Espagne qui fit connaître dès le moyen âge
aux Italiens les faïences émaillées. Ainsi en 1437 les Vénitiens
admettent les lavori de majolica, bien que pour favoriser leurs ateliers
céramiques ils prohibent toutes les autres poteries. La même prohi-
bition renouvelée en 1474 indique la provenance de ces « lavori de
majolica que viene de Valenza. » Beaucoup plus tard, même pendant
le dernier tiers du xvie siècle, nous trouvons à Bologne la même
exception pour les produits de Majorque et de Damas. 1 2
1. Dell' Industriel delle terre coite in Italia et segnamente in Lotnbardia. Dans
le Politecnico, Milan, 1865.
2. Monuments anciens et modernes, t. IL Chapelle à Cividale-du-Frioul.