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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 3
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Bapst, Germain: Coysevox et le grand Condé
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0244

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222

GAZETTE DES BËAUX-AUTS.

de bois noir avec une moulure en spirale dorée de style Louis XVI.

Nous ne croyons pas que ce médaillon ait jamais fait partie du
monument funéraire des princes de Condé à l’église des Jésuites,
où fut conservé le cœur du vainqueur de Rocroy, ni du tombeau
élevé par le président Perrault, à Valéry-sur-Yonne, où fut enseveli
son corps.

Les descriptions multiples de ces deux tombeaux écrites au
xvme siècle et les procès-verbaux d’enlèvement des bronzes de ces
deux monuments ne signalent pas la présence du médaillon de
Coysevox, dont la haute valeur n’aurait pas échappé aux yeux des
experts '. Du reste, l’encadrement en bois de l’époque Louis XVI
tend à démontrer qu’à la fin du xvme siècle il n’était pas appliqué à
un monument funéraire, mais plutôt qu’il était conservé dans un des
châteaux du prince de Condé ou au Palais Bourbon. Car, s’il avait
fait partie de l’un de ces monuments, et qu’il eût fallu renouveler
son encadrement, on l’aurait fait en bronze ou en marbre, le bois
n’ayant pu à aucun titre figurer dans l’ensemble du tombeau de
l’église des Jésuites ou de celui de Gilles Guérin à Valéry.

Mais alors quelle fut sa destination?

La réponse se trouve dans le recueil de Bérain intitulé « Le Camp
de la Douleur » qui représente la décoration de Notre-Dame pour
l’oraison funèbre du Grand Condé par Bossuet. A cette occasion, on
tendit toute la nef de tableaux reproduisant les hauts faits du Grand
Condé et supportés par des squelettes en carton. Au centre, devant
la chaire, s’élevait un immense catafalque haut de 20 pieds que
couronnait une figure volante, représentant l’Immortalité, œuvre
du sculpteur Etienne le Hongre, qui tenait dans ses mains un écu.
L’écu que maintenait la Renommée n’était autre que le médaillon
en bronze doré du Grand Condé que l’on distingue fort bien dans
l’une des gravures de Berain 2.

d. Voir : Germain Brice, Description de Paris, Paris, Fournier, 1713, t. III,
p. 224 et 40 ; Inventaire des richesses d'art de la France, t. Ier, p. 37; Archives
nationales F17 1263, F17 1034, F17 1037 (Détail du monument de Valéry); Archives
du Conservatoire national des Arts et Métiers (Carton de la correspondance) ;
Journal du voyage du cavalier Bernin en France, par M. de Chantelou, publié et
annoté par Ludovic Lalanne, Paris, Gazette des Beaux-Arts, 1883, p. 233;
Boursault, Lettres Nouvelles, Paris, Nicolas Lebreton, 1738, t. I8r, p. 92; Mémoires
inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Academie royale de peinture et de
sculpture, Paris, Dumoulin, 1834, t. 1er, p. 260 et 124; Bibliot. nationale, IL 133.

2. « Au-dessus du Mausolée une Renommée tenant un escu ». Texte du marché
passé chez Me Lange, notaire à Paris. Il était d’usage de surmonter le catafalque
 
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