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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 9
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0263

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240

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Truchet, sont tracés sur les murs de la cour d’entrée. Bien que con-
servée dans ses parties principales, la décoration intérieure a subi des
remaniements et des suppressions qui ne permettent plus d’y retrouver
les magnificences qu’Amelot de Biseuil y avait entassées. L’hôtel
appartient actuellement à des possesseurs éclairés qui s’attachent à
respecter ce que leurs devanciers leur ont laissé. Les fragments les plus
intéressants ont été réunis dans un grand salon orné de quatre portes
à panneaux encadrés dans lesquels Van Boucle a peint des vases de
fleurs sur fond doré, entourés d’arabesques, d’oiseaux et d’insectes;
sur les chambranles sont des bas-reliefs en bois sculpté dus primiti-
vement à Sarrazin et dont Thiéry attribue la réfection à Guibert.
D’autres panneaux longitudinaux rappellent par leurs sujets les
ornements du cabinet d’Anne d’Autriche transportés au palais du
Luxembourg. Une troisième série de panneaux représente des
animaux au milieu d’arabesques peints dans le goût du xvme siècle.
Au plafond s’étale un grand tableau de Vien : le Triomphe de Flore
et de Ze'phir, qui tient la place d'un plafond primitif à voussures qui a
été détruit par un incendie. Auprès est une salle oblongue dont les
parois sont revêtues d’une suite de bas-reliefs allégoriques et de
trophées dus à Regnauldin, avec un grand plafond autour duquel
courent des groupes d’enfants au milieu de fleurs, que l’on peut
attribuer à Michel Dorigny. Nous signalerons encore des consoles et
des mascarons à guirlandes sculptés par Regnauldin dans l’un des
escaliers. Le reste de l’hôtel, longtemps négligé, a gardé çà et là des
traces de sa décoration originale. La grande galerie entre autres a
perdu les neuf tableaux de l’Histoire de Psyché peints par J.-B. Cor-
neille, mais on y découvre encore les vestiges des camaïeux et
des arabesques peints en bleu sur fond blanc que Catelle peintre
d’ornement, y avait exécutés et qui ont été retrouvés derrière
d’anciens rayons de menuiserie.

A la rencontre de la rue Vieille-du-Temple et de la rue des Francs-
Bourgeois se dresse la tourelle d’angle de l’hôtel Hérouet, pittoresque
construction de la fin du xve siècle, dont M. Sellier a rappelé les
vicissitudes historiques2. L’hôtel Lepelletier de Saint-Fargeau(n° 26),
tombé maintenant dans les mains de l’industrie, offre une grande

1. G. Brice, Description de Paris, attribue probablement par erreur, les camaïeux
à un peintre nommé Duhamel qui aurait travaillé à Fontainebleau dans l'apparte-
ment des Reines-Mères, dont on ne trouve nulle part la trace.

2. Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris de -1886, p. 130; Daly, Revue
générale d’architecture, 1873.
 
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