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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI issue:
Nr. 3
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 9
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0275

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232

GAZETTE DES BEAUX-AUTS.

dant en chefs-d’œuvre décoratifs de l’art français. Les archéologues
s’arrêtent devant deux maisons du xve siècle (n° 51), qui ont appar-
tenu à Nicolas Flamel, où sont les fragments bien peu visibles d’une
inscription et de détails d’architecture.

L’hôtel de Bouligneux, rue Michel-Le-Comte, n° 28, a été recons-
truit sous le règne de Louis XVI par l’architecte Ledoux, alors qu’il
appartenait à la famille d’Hallwill. Aucune modification n’a été
apportée aux dispositions de la façade et de la cour, spécimens très
complets du style classique de la fin du xvme siècle. Deux colonnes
corinthiennes décorent le portail dont le tympan est occupé par deux
grands génies ailés sculptés en bas-relief et placés de chaque côté
d’un vase ovoïde. Sous le passage de la porte on voit deux trophées
d’armes sculptés dans la pierre. M. Guyot de Villeneuve a retiré de
cette maison les boiseries sculptées et dorées d’un grand salon et
plusieurs cheminées décorées de bronze, qu’il a fait restituer dans
son hôtel du square de Messine. La décoration générale de cette
pièce comprend quatre portes à médaillons entourés de feuillages et
surmontées de bas-reliefs à sujets d’enfants; deux grands panneaux
sur lesquels sont sculptées des arabesques et des sirènes soutenant
des lyres, accompagnent la cheminée. La reproduction que la Gazette
des Beaux-Arts publie de l’un de ces panneaux, permet d’en apprécier
la belle ordonnance et toute la délicatesse de leur exécution. Il s’y
trouvait également un groupe de deux femmes supportant une
coquille, par Clodion, que M. de Villeneuve a joint aux belles pièces
décoratives qui sont conservées dans sa nouvelle demeure.

L’hôtel Turgot, dans la rue Portefoin (n° 12), n’est qu’une vaste
construction dans le style du xvne siècle, dont les façades exté-
rieures sont seules debout. Cette voie sert de point d’arrivée à la
nouvelle rue des Archives qui a absorbé celles du Chaume, du Grand-
Chantier et des Enfants-Rouges. Des hôtels du règne de Louis XIV
s’y voient aux n08 60, 62, 67. L’hôtel du duc de Tallard se trouve
au n° 66, à l’angle de la rue Pastourelle. Quoique défiguré, il y reste
encore un bel escalier dessiné par l’architecte Le Muet, dont nous
devons citer les larges proportions, la rampe en fer, la corniche de
plafond et deux statues qui occupent encore une partie de ses niches.
Les nos 70 et 72, aujourd’hui séparés, ne formaient autrefois qu’une
grande demeure dans laquelle on entrait par deux portails à tête
casquée et empanachée. Au fond d’un magasin de papier qui occupe
le rez-de-chaussée du n° 72, existe une grotte à coquille de la fin
du xvue siècle, entourée de stalagmites, dont la niche est occupée par
 
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