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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0283

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200

GAZETTE DES BEAUX-AItTS.

ouvrages, tandis que Rome n’en fournissait que 400, Milan 228 et Florence 179.
Dans les dix années suivantes, Venise tient encore la tête avec 536 ouvrages,
contre 99 à Milan, 47 à Florence et 41 à Rome *. »

Dans une introduction qui forme un historique complet de l’illustration des
livres à Venise, l’auteur aborde et éclaircit la délicate question des marques qui
figurent sur un grand nombre de ces bois, classe avec précision les différentes
écoles de graveurs, établit une démarcation judicieuse entre les bois au trait qui
dominent de 1469 à 1500, et les bois ombrés qui leur succèdent de 1500 à 1525,
enfin distingue le grand art des premiers tailleurs sur bois de la production mer-
cantile qui se substitue à ces magnifiques commencements.

Longue et glorieuse est la liste de ces maîtres de l’imprimerie, illustrateurs
parfois des ouvrages qu’ils éditent et dont nous ne pouvons citer que les principaux :
d’abord les fondateurs de la typographie vénitienne, Nicolas Jenson, Jean et Vindelin
de Spire, Erhardt Ratdolt, Renner de Hailbrun ; puis les Benali et les Capcasa,
Ottaviano Scoto, les frères de Gregoriis et les Aides, à qui l’on doit les chefs-
d’œuvre de l’époque, le Vercellese, les Giunta, Soardis, Stagnino, éditeurs de six
jolis livres de piété, Tridino et Monteferrato, Paganini et cette légion de vaillants
travailleurs qui assurent à leur cité la suprématie typographique entre toutes les
villes d’Italie.

Aucun essai bibliographique de ce genre n’avait encore été tenté; l’auteur s’est
imposé l’intéressante et patiente tâche d’aborder un à un ces livres à figures, d’en
faire une description minutieusement complète, depuis l’édition princepsjusqu’à 1525
et parfois au delà, de noter les changements subis par les bois dans leur passage
successif à travers les diverses éditions, en un mot de donner une monographie
de chacun de ces précieux ouvrages.

La plupart des livres ainsi décrits ont passé sous ses yeux ; pour quelques-uns
il a consulté les sources les plus sûres, répertoires classiques comme ceux de Rrunet,
de Hain, de Panzer, catalogues de ventes fameuses, bibliographies spéciales, Affo,
llortis, Castellani, le marquis d’Adda, etc., réunissant soit de visu, soit plus rare-
ment, sur la foi de guides autorisés, tout ce qu’il était possible de recueillir sur ce
vaste sujet.

Le duc de Rivoli a adopté l’ordre le plus naturel et le plus instructif, celui des
dates mêmes ; sous sa conduite on peut admirer les progrès rapides de la xylo-
graphie qui arrive en quelques années à son apogée, les merveilles de ce moment
unique (dont l’auteur donne en son livre quelques échantillons fidèles), et regretter
la décadence assez prompte d’un art amoindri par son succès même et son excessive
fécondité. A la belle époque appartiennent les bordures du Pline, du Monteregio,
de YAppien, et surtout l’incomparable encadrement de l'Hérodote; les grandes
compositions des Triomphes de Pétrarque, des illustrations des Postilles, d’une
taille si fine et si déliée, les scènes de la Divine Comédie, les figures mantegnesques
du Fasciculus medicinœ, les jolis bois de l’Ovide et les nobles illustrations du glorieux
Poliphile et du Tèrence1 2; puis dans de moindres dimensions, mais d’une manière
non moins séduisante, les charmantes vignettes des Méditations, tant de fois éditées,
de la Bible de Mallermi, de la Vit a de’ Santi Padri, des Settanta Novelle de Masaccio.

1. F.. Muntz, Histoire de l’Art pendait la Renaissance, t. II, p. 286.

2. La Gazelle a reproduit un certain nombre de ces gravures dans les articles de
M. le duc de Rivoli, années 1885, 1887, 1889, 1891.
 
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