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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI issue:
Nr. 5
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Lefort, Paul: Zurbaran
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0410

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376

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

François en méditation, titre que le directeur du Musée modifia peu
heureusement, au livret de 1856, par cette nouvelle version : Saint
François d’Assise, visité par un ange, refuse la couronne papale. Au fond
le conclave des cardinaux. En 1880, le nom de saint Célestin fut
substitué à celui de saint François et sans plus de fondement.

Des trois tableaux delà collection Soult, livréeauxenchères en 1852,
un seul, intitulé au catalogue de la vente : le Miracle du Crucifix, fut
acquis par le Musée de Berlin, alors que les deux autres, par suite
d’arrangements avec les héritiers Soult, entraient, en 1858, au
Louvre, où ils ont conservé jusqu’à présent les descriptions fautives
du catalogue Soult. C’est ainsi que le tableau n° 1738 est décrit
comme représentant Saint Pierre Nolcisque et Saint Raymond de Penafort
et le n° 1739, les Funérailles d'un évêque.

A la suite d’une savante étude relative aux peintures de Herrera
le Vieux et de Zurbaran, qui décoraient avant la guerre d'Espagne
l’église de Saint-Bonaventure, publiée en 1883, dans l’Annuaire des
musées de Berlin, par M. C. Justi, professeur d’Histoire de l’Art, à
Bonn, les catalogues des Musées de Berlin et de Dresde ont enfin
énoncé avec exactitude les sujets représentés dans les deux ouvrages
de Zurbaran qui leur sont échus.

Berlin possède vraisemblablement le premier tableau de cette
suite. Il porte la signature de l’artiste, suivie de la date de 1629, et le
sujet en est : saint Bonaventure visité par saint Thomas d’Aquin, et
lui montrant du geste — en réponse à la question que lui a adressée
saint Thomas sur les sources où il a puisé son vaste savoir — le
Crucifix qui orne sa cellule. A Dresde, le catalogue définitivement
rectifié, décrit le tableau de Zurbaran comme représentant saint
Bonaventure, visité par un ange, descendu du ciel à sa prière, qui
lui désigne le cardinal qui doit être choisi pour pape.

Quant aux deux tableaux du Musée du Louvre, ils ont pour
sujets, le n° 1738 : Saint Bonaventure présidant un chapitre des Frères
Mineurs, ordre dont il avait été élu général en 1256; et le n° 1739 :
les Funérailles de saint Bonaventure, mort en 1274, à Lyon, où il venait
d’ouvrir le concile convoqué par Grégoire X en vue d’obtenir la
réunion de l’Eglise grecque à l’Eglise romaine.

La scène traitée par l’artiste, dans le premier, a évidemment
rapport aux rébellions que saint Bonaventure eut à réprimer comme
chef d’ordre parmi ses moines, assez indisciplinés, ainsi que le
constatent du reste les Acta Sanctorum, et quant à la présence simul-
tanée, dans le tableau des Funérailles, du pape Grégoire X, de
 
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