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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 5
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Renan, Ary: Tlemcen, 1: l'art arabe dans le Maghreb
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0433

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L’ART ARABE DANS LE MAGHREB.

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qui émerge de la verdure environnante font leur partie dans ce con-
cert de couleurs.

Les petites dimensions réussissent bien à l’architecture arabe du
Maghreb. La petite cour avec ses arcades retombant sur des fûts
d’onyx surmontés de chapiteaux de premier ordre, est plus intime,
plus recueillie que toute autre. Le vaisseau principal est couvert
d’arabesques, qui, sans égaler celles de la Djama Aboul-Hacen, sont
cependant d’une bien belle époque, et restaurées en partie avec soin.
Le plafond est de cèdre sculpté, le mirhab très orné. Sur les deux
colonnes qui en supportent la conque, on a lu les inscriptions qui
datent l’édifice. Il fut élevé à la mémoire du scheik El-Iialoui par
ordre de Farès le Mérinido, qu’on nomme aussi Abou-Einan; et on
peut lire sur l’émail versicolore du linteau du portail, en caractères
andalous, l’année exacte de la construction, qui est l’an 1353.

Plusieurs autres mosquées de Tlemcen ont peut-être pu lutter
jadis avec celles que nous venons de décrire; elles ont tant souffert
depuis que nous ne ferons que mentionner rapidement les deux prin-
pales.

Djama Oüled-el-Imam. (Dynastie abd-el-ouadite.) — Le minaret
seul offre quelque intérêt, grâce aux encadrements de faïence qui sont
en bon état; l’intérieur est nu; à peine si quelques sourates ornent
le mirhab. Cette mosquée fut bâtie par Abou-Hammou Ier, vers 1310.

Djama Sidi Brahim-el-Naar.—On y trouvera des arabesques, d’une
finesse médiocre, mais d’un dessin plus grand que d’ordinaire. Le
tombeau du saint est sans luxe. Cette mosquée est la seule qui soit
consacrée au rite hanéfi; son plan est copié sur celui des mosquées
arabes du xive siècle.

Il y a aussi le minaret de la Djama Sidi Liiacen qui se dresse tout
seul au milieu des masures du village nègre, à quelques pas de la
ville. Tous ces pauvres minarets découronnés sont autant de perchoirs
pour les cigognes.

Ce qu’il faut déplorer c’est la destruction totale de la Médersa,
de l’école que fit élever Abou-Tachfîii Ier, le malheureux Abd-el-
ouadite que les Mérinides exécutèrent lors de la prise de Tlemcen. Ce
qui en restait faisait face à la grande mosquée et fut rasé par l’admi-
nistration française, pour l’agrandissement de la place de la mairie.
Abou-Tachfin aimait passionnément les arts; les historiens le pré-
 
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