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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: Le musée des artistes contemporains
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0441

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LE MUSÉE DES ARTISTES CONTEMPORAINS.

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Dans les deux petites salles consacrées aux dessins, deux ou trois
noms contemporains brillent seuls au milieu d'ouvrages appartenant
à des générations disparues : Millet, Régnault, Nanteuil, Lami,
Isabey, et dont on n’ose se dépouiller en faveur du Louvre, de
crainte de n’avoir plus de quoi justifier suffisamment la rubrique
spéciale du Catalogue. Connaît-on à peine quelques noms sur tant
d’artistes devenus célèbres dans les genres entièrement renouvelés
du pastel et de l’aquarelle? Une place étroite et limitée vient d’être
accordée, au détriment de la sculpture, à la gravure en médailles
représentée dans ce siècle par des maîtres, comme MM. Chaplain et
Roty, par des médailleurs du mérite de MM. Ponscarme, Daniel
Dupuis, Bottée, Patey, Alphée Dubois, etc., tandis que tout espace
dans les salles est encore refusé à la gravure proprement dite
(burin, eau-forte, pointe sèche, gravure sur bois, lithographie),
quand on a chez soi des noms tels que ceux de Henriquel-Dupont,
Gaillard, Jacquemart, Waltner, Chauvel, Boilvin, Desboutin,
Sirouy, Lepère, etc., dont on est réduit à garder les œuvres en
portefeuilles, dans les bureaux. Enfin, à quel endroit et à quel prix
le Louvre de l’avenir ira-t-il chercher la continuation de la section
spéciale si riche en merveilles de toutes sortes, consacrée aux
bronzes, à l’orfèvrerie, aux émaux, ivoires, etc.? pourtant, l’art de
notre époque en faveur duquel le gouvernement a fait tant de sacri-
fices en ce qui concerne surtout ces catégories spéciales, ne serait
pas indigne de figurer à côté de bien des manifestations les plus
brillantes du temps passé.

Malgré la sollicitude toute particulière de M. le Directeur des
Musées nationaux, la situation du Musée du Luxembourg ne s’amé-
liore que très lentement et très péniblement, et son ensemble est loin
de fournir un enseignement complet pour les générations qui veulent
dès à présent, au Luxembourg, et pour celles qui, au Louvre, dans
l’avenir, chercheront à se former une idée exacte de l’histoire de
nos arts contemporains.

Le malheur est qu’il n’y ait aucun crédit spécial au budget déjà
si maigre des Musées nationaux pour approvisionner le Musée des
Artistes modernes. Il ne vit guère que des libéralités de l’Adminis-
tration des Beaux-Arts, dont les fonds doivent se répartir sur tant
d’articles et s’adressent plus particulièrement aux seuls artistes
encore vivants et on en est réduit à attendre les acquisitions du Salon

idées premières des œuvres qui figurent ou ont figuré au Luxembourg, formée
d’œuvres de maîtres et qui serait d’un véritable intérêt pour les visiteurs.
 
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