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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
dans lesquelles il fait son choix. Or le Salon est-il capable de fournir
des éléments suffisants pour combler toutes les lacunes? Les meilleurs
ouvrages n’y sont-ils pas acquis par les amateurs bien avant le
passage de la commission? Depuis la scission du Salon, l’ancienne
exposition officielle s’est d’ailleurs morcelée en un grand nombre de
petites expositions privées, souvent d’un caractère spécial qui ajoute
à leur intérêt, où l’Etat n'a pas encore pris l’habitude de rechercher ses
acquisitions. Il est, de plus, telles séries, comme celles des dessins, par
exemple, qu’il est impossible de recueillir autre part qu’à l’atelier.
Deux questions s’imposent donc à l’attention des pouvoirs publics :
1° agrandissement du Musée; 2° participation du Luxembourg aux
profits de la Caisse spéciale qui doit être organisée en faveur des
Musées nationaux.
Cette deuxième question, semble-t-il, n’est plus bien loin, enfin,
d’être résolue. Espérons qu’alors le Luxembourg sera admis à béné-
ficier, avec les autres départements des Musées nationaux, des
revenus de cette réserve, en échange des dons particuliers qui pour-
ront être faits en sa faveur et, si le législateur admet la combinaison
des entrées payantes, du prix des entrées dans ce Musée.
Quant à la première question, celle de l’agrandissement du Musée,
c’est celle qui se pose avec le plus de persistance. Chaque année,
lancée par des reporters à court de copie, la nouvelle de l’agrandis-
sement prochain du Musée est portée dans les ateliers impatients ;
chaque année la conservation du Musée est réduite à calmer ces
fausses joies.
Trois ou quatre projets d’agrandissement attendent, cependant,
depuis l’origine du nouveau Musée, dans les cartons de l’architecte.
Il en est, parmi eux, dont la dépense ne s’élèverait pas à un chiffre
bien inquiétant, mais à quel moment la situation financière du pays
permettra-t-elle à la Chambre les sacrifices pourtant peu importants
qu’on lui demanderait, et le Sénat, qui s’est montré une première
fois si généreux, consentira-t-il de nouveau, dans un intérêt patrio-
tique, à se séparer d’un autre morceau de son beau jardin?
Aux deux premières particularités qui caractérisent le Musée
du Luxembourg, celles d’être à la fois le premier Musée de France
par la date et le premier construit spécialement à Paris, il faut
ajouter encore une troisième distinction plus originale.
Si les Musées sont des établissements d’enseignement supérieur
de l’art et d’histoire de l’art, formés de collections d’œuvres d’art,
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
dans lesquelles il fait son choix. Or le Salon est-il capable de fournir
des éléments suffisants pour combler toutes les lacunes? Les meilleurs
ouvrages n’y sont-ils pas acquis par les amateurs bien avant le
passage de la commission? Depuis la scission du Salon, l’ancienne
exposition officielle s’est d’ailleurs morcelée en un grand nombre de
petites expositions privées, souvent d’un caractère spécial qui ajoute
à leur intérêt, où l’Etat n'a pas encore pris l’habitude de rechercher ses
acquisitions. Il est, de plus, telles séries, comme celles des dessins, par
exemple, qu’il est impossible de recueillir autre part qu’à l’atelier.
Deux questions s’imposent donc à l’attention des pouvoirs publics :
1° agrandissement du Musée; 2° participation du Luxembourg aux
profits de la Caisse spéciale qui doit être organisée en faveur des
Musées nationaux.
Cette deuxième question, semble-t-il, n’est plus bien loin, enfin,
d’être résolue. Espérons qu’alors le Luxembourg sera admis à béné-
ficier, avec les autres départements des Musées nationaux, des
revenus de cette réserve, en échange des dons particuliers qui pour-
ront être faits en sa faveur et, si le législateur admet la combinaison
des entrées payantes, du prix des entrées dans ce Musée.
Quant à la première question, celle de l’agrandissement du Musée,
c’est celle qui se pose avec le plus de persistance. Chaque année,
lancée par des reporters à court de copie, la nouvelle de l’agrandis-
sement prochain du Musée est portée dans les ateliers impatients ;
chaque année la conservation du Musée est réduite à calmer ces
fausses joies.
Trois ou quatre projets d’agrandissement attendent, cependant,
depuis l’origine du nouveau Musée, dans les cartons de l’architecte.
Il en est, parmi eux, dont la dépense ne s’élèverait pas à un chiffre
bien inquiétant, mais à quel moment la situation financière du pays
permettra-t-elle à la Chambre les sacrifices pourtant peu importants
qu’on lui demanderait, et le Sénat, qui s’est montré une première
fois si généreux, consentira-t-il de nouveau, dans un intérêt patrio-
tique, à se séparer d’un autre morceau de son beau jardin?
Aux deux premières particularités qui caractérisent le Musée
du Luxembourg, celles d’être à la fois le premier Musée de France
par la date et le premier construit spécialement à Paris, il faut
ajouter encore une troisième distinction plus originale.
Si les Musées sont des établissements d’enseignement supérieur
de l’art et d’histoire de l’art, formés de collections d’œuvres d’art,