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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 7.1892

DOI issue:
Nr. 6
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Thiollier, Félix: Sculptures foréziennes de la Renaissance, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24660#0547

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S04

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

charme vient surtout de l’expression noble et naïve de la tête, car
aucun des traits n’offre les caractères de la beauté classique : la
bouche est grande, le nez relevé, les joues rondes et bouffies.

Les cheveux flottent sur les épaules, la robe est serrée par deux
cordelières. Les manches sont fendues latéralement et rattachées de
distance en distance. Sur les épaules est un manteau, retenu sur la
poitrine par deux lanières reliées par un fermail en forme de rosace;
il est ramené sous le bras gauche et entoure le droit.

Il y a un heureux contraste entre les petits plis du corsage et les
plis très amples des autres vêtements.

La tête est ceinte d’une couronne formée de fleurons soulignés par
un cordon de perles. La chaussure est terminée par une pointe légè-
rement arrondie. Certaines parties de cette statue rappellent le faire
de la sculpture sur bois.

Les mains sont un peu trop grosses et vulgaires; néanmoins,
l’ensemble est plein de noblesse et de distinction.

La hauteur est de 0m,77. Le bloc de marbre de Carrare mis à la
disposition de l’artiste devait être fort étroit, car pour en tirer la
roue, il a dû donner à celle-ci une forme ovale et même en cintrer le
plan.

Cette statue provient de l’église de Saint-Etienne d’Urfé, jadis
paroissiale. On ne risque guère de se tromper en la regardant comme
un don ou souvenir de Catherine de Polignac, première femme de
Pierre II d’Urfé, morte en 1493. Celle-ci avait au château de la Bastie
un superbe tombeau, où son effigie était coulée en bronze. La statue
que nous décrivons est peut-être due à l’artiste qui fit ce tombeau et
a été exécutée en même temps.

La statue de Notre-Dame du Pilier à Saint-Galmier (Loire) est
adossée, comme son nom l’indique, à un pilier de l’église paroissiale
où elle domine un élégant édicule du xvie siècle. La Vierge, debout,
s’appuie sur la jambe droite. La taille est fortement cambrée.
L’enfant repose sur le bras droit de la Vierge ; il lève les yeux au
ciel et sa mère abaisse les siens sur lui; de la main gauche, il tient
un cordon attaché à la patte d’un oiseau. L’expression de la tète de
la Vierge est fine, naïve et très délicate; elle nous rappelle certaines
figures de Léonard de Vinci, bien que le groupe appartienne évidem-
ment à l’art français.

Il semble qu’une tête aussi charmante devrait être celle d’un
corps svelte recouvert de vêtements très simples; il n’en est rien.
Les proportions paraissent courtes et les plis des vêtements, comme
 
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