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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 1
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Müntz, Eugène: La propagande de la Renaissance en Orient durant le XVe siècle, 2, La Russie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0033

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26

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

coupole centrale posée sur un toit plat, dans le style asiatique, et flan-
quée de quatre coupoles plus petites 1. »

Rien ne jure davantage avec la simplicité, toute classique, de la
cathédrale de l’Assomption, que l’exubérance de la cathédrale de
Saint-Basile construite en 1554 par Iwan le Terrible.

Quelques années plus tard (en 1482, d’après M. Fabricius,
en 1489, d’après M. Normand, Iwan III fit démolir, à l’exception de
l'étage inférieur, la cathédrale de l’Annonciation (Blagovi echthensky),
fondée en 1291, et fit élever sur ses restes un édifice nouveau. Ce
sanctuaire, dont la construction fut dirigée un instant par Solari
(1491) ne fut toutefois achevé qu’en 1507, par l’architecte milanais
Alevise. Brûlé en 1547, il fut reconstruit en 1554, sous Iwan le
Terrible, et finalement restauré entre 1863 et 1867.

Le portail de la cathédrale de l’Annonciation contient des motifs
absolument classiques : des antéfixes, des feuilles d’acanthe, des cor-
dons de perles, des oves, des denticules, des rais decœur, des palmettes
et surtout des candélabres avec des dauphins et des trépieds, motifs
si caractéristiques. L’entablement et l’ensemble de la porte ne rappel-
lent pas moins l’arrangement familier aux architectes italiens 2.

On affirme que Fioravante traça également les plans de la cathé-
drale de Saint-Michel ou cathédi’ale des Saints-Archanges, qui ne
diffère que peu de la cathédrale de l’Assomption. Ce ne fut toutefois
que longtemps plus tard que le Vénitien Alevise termina cet édifice
et le surmonta d’une coupole.

Le rôle de Fioravante ne se borna pas à l’architecture : en vrai
encyclopédiste, il devait prouver qu’il était également familiarisé
avec les arts du métal. C’est ainsi qu’il grava des matrices de mon-
naies (deux de ses pièces, portant, au droit, saint Georges à cheval et,
au revers, l’inscription Aristoteles, sont publiées dans le mémoire de
M. Malagola), et fondit, soit des canons, soit des cloches. A l’exposi-
tion polytechnique qui eut lieu à Moscou en 1872, le plus ancien canon
fondu exposé, un canon en bronze, avait pour auteur l’artiste italien.

Un compatriote de Fioravante, l’orfèvre Trifone, de Cattaro en
Dalmatie, résidait à Moscou en 1476 : Contarini nous apprend qu’il
exécutait pour le tsar « moti belli vasi et lavori ».

1. Voyage en Russie, p. 275.

2. Nous en donnons ci-contre la gravure d’après les Antiquités de l'Empire de
Russie, t. VI, pl. 38.
 
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