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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 1
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0050

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42

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Un triptyque du xve siècle de grande dimension (les volets ont
2ra,70 de hauteur), exposé par le couvent de Tordesillas (Vieille-
Castille) où fut enfermée Jeanne la Folle, est un curieux exemple de
la réunion de sculptures sur bois et de peintures. Le centre est
composé entièrement de sujets en bois sculpté, appliqués sur le fond.
La Crucifixion domine les autres scènes de la vie du Christ, le Christ
à la colonne, la mise au tombeau, le Christ sortant du tombeau, etc.
Au-dessus de ces groupes de figures, des arcatures gothiques finement
exécutées. Les deux volets de ce monument, chacun formé de deux
parties, sont peints et représentent l’Annonciation, la Visitation, la
Naissance du Christ, l’Adoration des Mages, etc. Le portrait du
donateur à genoux, est sur l’un des volets. Les sculptures sont bien
flamandes. Nous n’en dirons pas autant des peintures qui, bien que
fortement influencées par l’art du Nord, nous paraissent devoir être
attribuées à un des représentants d’une école espagnole du xve siècle.

Dans la belle collection de M. le comte de Valencia se trouve un
très remarquable portrait du célèbre poète Francisco de Quevedo,
oeuvre d’un grand caractère. Deux portraits de premier ordre, ceux
du duc et de la duchesse de Villa-Hermosa, ne sauraient être passés
sous silence. Fort peu connus, ils appartiennent à la première
manière de Velasquez. De ce maître on peut admirer encore deux
portraits : ceux de Philippe IV et de sa femme, provenant des collec-
tions royales, ainsi qu’un petit médaillon à l’effigie du comte-duc
d’Olivarès, peut-être le modèle de l’eau-forte si originale dont la
Gazette a donné, en 1883, la reproduction. Bien que peint à l’huile, il
ressemble à une miniature, tant la finesse du dessin est grande.

La peinture flamande est représentée par quelques pièces tout à
fait remarquables. Un Crucifiement de Rogier Van der Weyden,
peint à la détrempe, est une pièce hors ligne, tant par son grand
caractère que par ses dimensions et sa bonne conservation. On
doit de le voir exposé à M. le comte de Valencia qui, par une rare
bonne fortune, a pu le découvrir dans les magasins de l’Escurial.
C’est également de l’Escurial, que M. le comte de Valencia, dont le
nom reviendra fréquemment dans ce compte rendu, a pu faire sortir
un important triptyque de Jérôme Bosch, maquette de tapisseries,
qui sont exposées non loin. La Création, le Triomphe de l’Eglise
catholique et l’Enfer y sont figurés avec ce mélange de tragique et de
grotesque qu’unissait avec une rare habileté cet artiste si étonnant.
Des collections royales provient un Jésus insulté du même maître, où,
d’après la tradition, il se serait représenté dans la figure du Christ.
 
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