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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 1
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0059

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE MADRID.

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ture du livre d’heures que l’on admire à l’Exposition? En tout cas,
si toute la série de ces petites scènes ne sont pas dues au pinceau si
délicat de Jean Bourdichon, elles semblent avoir été peintes sous sa
direction et par un de ses élèves des plus habiles.

Parmi les nombreux manuscrits de la Bibliothèque de l’Univer-
sité on en distingue un qui présente une décoration enluminée en
grisailles rappelant d’une façon très frappante ces œuvres d’Alexandre
Benning, qu’a fait connaître récemment dans la Gazette des Beaux-Arts
M. Paul Durrieu.

Nous ne saurions passer sous silence un Plaute d’origine floren-
tine (xve siècle) à la Bibliothèque Nationale de Madrid. En tête,
une délicieuse peinture. Hercule dans son berceau étouffant les ser-
pents envoyés par Junon contre lui. Il est entouré de plusieurs
personnages qui sont d’une étonnante finesse d’exécution et dénotent
la main d’un artiste fort habile. De la même bibliothèque, un volume
des « canzoni » de Pétrarque de la même époque, qui semble être napo-
litain. On y voit le portrait du poète, portrait que nous avons repro-
duit au commencement de cet article. Il serait trop long d’énumérer
ici les somptueux manuscrits exposés par la Bibliothèque de l’Escurial
et parcelle du Palais, presque tous sont enrichis de miniatures, de
lettrines, de fleurs et d’ornements délicatement exécutés. A citer un
manuscrit français du xve siècle, le Jouvenccl de Jean de Bueil, le
« Devocionario » du roi Philippe II, le livre d’heures de la reine
Isabelle la Catholique, manuscrit en vélin, à nombreuses miniatures,
dont la reliure ornée de nielles porte les armes d’Espagne telles
qu’elles étaient blasonnées avant la prise de Grenade; un manuscrit
florentin (xve siècle) des églogues de Virgile. Pour terminer, nous
devons mentionner une œuvre de calligraphie française, un missel
solennel signé : N. Jarry scripsit anno 1641.

GRAVURES.

Presque toutes les gravures exposées sont d’origine étrangère.
On sait que parmi les arts du dessin, celui de la gravure a été peu
cultivé en Espagne. Deux pièces cependant, d’une origine espagnole
certaine, méritent à cause de leur rareté d’être signalées. D abord
une grande composition religieuse tirée sur une planche en bois dont
la date 1488 se voit au bas. La seconde est certainement la plus inté-
ressante. C’est l’épreuve, unique jusqu’à présent, d une gravure sui
 
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