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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 1
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0064

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36

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

par quelque grand personnage à l’occasion de cette union? La devise
cependant semble s’opposer à l’attribution que nous proposons, car,
jusqu’à présent elle n’a été attribuée qu’au célèbre cardinal Charles
de Lorraine, archevêque de Reims.

Cette pièce capitale pour l’histoire de l’émaillerie en France est
d’un éclat de couleur très vif et d’une conservation remarquable. Le
dessin est excellent et rappelle tout à fait la manière de Léonard
Limousin. Il n’y aurait d’ailleurs rien d’étonnant à ce que, pour une
pièce de cette importance, on se fût adressé à un artiste si justement
célèbre à son époque. L’écusson aux armes complètes de Lorraine
est assez incorrectement dessiné, ce qui d’ailleurs est fréquent sur
les émaux du xvie siècle. Ainsi l’émailleur a-t-il remplacé, dans le
petit écusson posé sur le grand, la bande chargée de trois alérions
(Lorraine) par une aigle éployée.

A citer encore deux très jolies petites burettes en émail de
Limoges avec leur plateau peintes par Jacques Landin. Les mots EX
YOTO, précédés des initiales de T'émailleur, sont inscrits en lettres
dorées sur le plateau. Les armoiries qui les accompagnent prouvent
que ces trois pièces ont dû être offertes à une église par un seigneur
et une dame. Ces trois pièces sont actuellement conservées dans le
trésor de l’église de Saragosse.

Nous aurons occasion plusieurs fois, dans la suite de ce compte
rendu, de parler d'émaux, mais ils ne font qu’entrer dans la décoration
de pièces d’orfèvrerie. Comme nous avons cité plus haut une plaque
de reliure émaillée, nous ne saurions passer sous silence la riche
reliure en velours rouge, avec coins et ornements en vermeil, d’un
office espagnol de la Vierge (xvie siècle); au milieu de chacun des
plats, deux émaux translucides. Ce manuscrit, avant d’entrer à la
Bibliothèque Nationale de Madrid, avait appartenu à l’archevêque de
Tolède, Zelada.

P. MAZEROLLE.

(La suite prochainement.)
 
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