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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Mazerolle, Fernand: L' exposition d'art rétrospectif de Madrid, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0166

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150

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

bre de. douze: il s’en est perdu deux à une époque relativement
récente. Le roi Charles III considérant ces panneaux comme fort pré-
cieux en fit faire des copies dans les ateliers de Séville et de Madrid,
copies que l’on montre les jours de grandes solennités au Palais Royal.
Il existe, hors d’Espagne, plusieurs répétitions de cette série. Ce sont
les originaux qu’on peut voir exposés actuellement. Us furent tissés
avec des soies de Grenade, ainsi que l’attestent les documents relatifs
à leur fabrication, publiés par Houdoy. Deux d’entre eux sont parti-
culièrement intéressants.

Sur l’un, l’empereur passe en revue son armée au bord de la mer,
à Barcelone. Au milieu d’un paysage montagneux, que domine le
Mont-Serrat, toute une cavalerie défile bannières au vent, quatre
cavaliers sonnent de la trompette. Le paysage est rendu avec une
grande finesse; dans la campagne qui s’étend au loin, les armures des
cavaliers, le chatoiement des riches étoffes s’harmonisent admirable-
mentet donnent à cette scène une vivacité de tons des plus séduisantes.
Des légendes en espagnol et en latin se lisent dans des cartouches
en haut et en bas de cette tapisserie. Au bas, la légende en latin :

Madrili campos ac tecta relinquit avita

Caesar et in laetis Barcinnini constitit arvis.

Signaque dum lustrât proceres turmasque recenset...

Dans la bordure, les armes et la devise de Charles-Quint. En
haut, dans chaque coin, l’aigle impériale à deux têtes, chargée d’un
écusson armorié; au milieu des bordures et de chaque côté, la devise
si connue de l’empereur, les deux colonnes d’Hercule réunies par
une banderole et portant les deux mots : PLVS OVLTRE.

L’auteur des cartons de cette admirable série, Jean Vermeyen,
qui avait accompagné Charles-Quint dans son expédition, s’est repré-
senté dans la plupart des scènes. C’est un guerrier portant une barbe
rousse fort longue ; il avait d’ailleurs reçu le surnom de « Juan Barba-
luenga ».

Sur la seconde tapisserie on voit le combat livré par les troupes
impériales à la Goulette; une partie de l’armée est déjà campée à
terre, plusieurs tentes, celles de l’empereur et de sa suite sont ornées de
l’aigle noire à deux têtes; des navires chargés de soldats se dirigent
vers le rivage; sur la plage est déposé tout le matériel d’une armée :
des armes, des canons, etc. Le combat a été déjà engagé, des soldats
espagnols poursuivent les fuyards. Dans le fond du paysage, on
aperçoit une ville, Tunis, vers laquelle se dirigent des cavaliers et
 
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