EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE MADRID.
159
ÉTOFFES. — BRODERIES.
Une très curieuse chape anglaise brodée, du xive siècle, a été
exposée par la cathédrale de Tolède. Un triple rang d’arcatures
gothiques abrite une série de saints, de saintes ou de rois. Aux pieds
de plusieurs saints on distingue des oiseaux d’un style arabe; des
animaux fantastiques, des oiseaux et même de petits personnages
sont placés sous les pieds de toutes ces petites figures. Parmi les
saints et saintes, on remarque saint Pierre, saint Paul, saint Simon,
saint Philippe, saint Jacques, saint André, saint Thomas, saint
Etienne, saint Denis, sainte Marguerite, sainte Catherine; les saints
anglais, saint Olaf, saint Edmond, saint Dunstan ainsi que les rois
Edouard et Ethelbert, Le Christ et la Yierge sont représentés plu-
sieurs fois; une scène, l’Annonciation, est répétée en deux endroits
différents. Il y a plus de trente petites figures brodées avec la plus
grande finesse.
Plus ancienne est une chape du Musée Archéologique, qu’on peut
dater du commencement du xive siècle, peut-être même de la fin du
xiiC; malheureusement elle a été coupée à sa partie inférieure, de
sorte que certains sujets se trouvent incomplètement figurés. Le bro-
deur, français peut-être, à qui l’on doit cette fort importante pièce,
s’est inspiré de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ainsi l’on voit
Adam et Eve devant Dieu, Adam et Eve à côté de l’arbre delà science,
et l’ange les chassant du paradis terrestre. Sur l’un des bords, on croit
reconnaître la Mort d’Abel; le mauvais état de cette partie de la
broderie ne nous permet pas de l’affirmer. Quelques scènes de la vie
du Christ s’y trouvent reproduites : l’Annonciation, la Crucifixion,
le Christ assis entre deux anges. On peut remarquer en outre un
homme assis devant une femme qui file sa quenouille, sans doute
Hercule aux pieds d’Omphale.
Une couverture de brancard pour la procession du saint Sacre-
ment provient de la cathédrale de Vich. On en a fait une couverture
de lutrin; elle est décorée de trois sujets de broderie superposés. Le
couronnement de la Vierge, disposé comme dans le merveilleux ivoire
de la collection Soltykoff au Musée du Louvre, la naissance du Christ
et l’Adoration des Mages sont rendus avec une rare finesse. En bas,
on a remplacé un morceau de broderie qui manquait par un fragment
d’étoffe verte brochée (xvie siècle). On voit dans une vitrine, tout à
côté, une broderie appartenant à la même cathédrale, dont le style,
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ÉTOFFES. — BRODERIES.
Une très curieuse chape anglaise brodée, du xive siècle, a été
exposée par la cathédrale de Tolède. Un triple rang d’arcatures
gothiques abrite une série de saints, de saintes ou de rois. Aux pieds
de plusieurs saints on distingue des oiseaux d’un style arabe; des
animaux fantastiques, des oiseaux et même de petits personnages
sont placés sous les pieds de toutes ces petites figures. Parmi les
saints et saintes, on remarque saint Pierre, saint Paul, saint Simon,
saint Philippe, saint Jacques, saint André, saint Thomas, saint
Etienne, saint Denis, sainte Marguerite, sainte Catherine; les saints
anglais, saint Olaf, saint Edmond, saint Dunstan ainsi que les rois
Edouard et Ethelbert, Le Christ et la Yierge sont représentés plu-
sieurs fois; une scène, l’Annonciation, est répétée en deux endroits
différents. Il y a plus de trente petites figures brodées avec la plus
grande finesse.
Plus ancienne est une chape du Musée Archéologique, qu’on peut
dater du commencement du xive siècle, peut-être même de la fin du
xiiC; malheureusement elle a été coupée à sa partie inférieure, de
sorte que certains sujets se trouvent incomplètement figurés. Le bro-
deur, français peut-être, à qui l’on doit cette fort importante pièce,
s’est inspiré de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ainsi l’on voit
Adam et Eve devant Dieu, Adam et Eve à côté de l’arbre delà science,
et l’ange les chassant du paradis terrestre. Sur l’un des bords, on croit
reconnaître la Mort d’Abel; le mauvais état de cette partie de la
broderie ne nous permet pas de l’affirmer. Quelques scènes de la vie
du Christ s’y trouvent reproduites : l’Annonciation, la Crucifixion,
le Christ assis entre deux anges. On peut remarquer en outre un
homme assis devant une femme qui file sa quenouille, sans doute
Hercule aux pieds d’Omphale.
Une couverture de brancard pour la procession du saint Sacre-
ment provient de la cathédrale de Vich. On en a fait une couverture
de lutrin; elle est décorée de trois sujets de broderie superposés. Le
couronnement de la Vierge, disposé comme dans le merveilleux ivoire
de la collection Soltykoff au Musée du Louvre, la naissance du Christ
et l’Adoration des Mages sont rendus avec une rare finesse. En bas,
on a remplacé un morceau de broderie qui manquait par un fragment
d’étoffe verte brochée (xvie siècle). On voit dans une vitrine, tout à
côté, une broderie appartenant à la même cathédrale, dont le style,