Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Guiffrey, Jules: Le sculpteur Claude Michel dir Clodion (1738-1814), [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0182

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
166

GAZETTE DES BEAUX-A11TS.

de privations, mourait dans un état voisin du dénûment, n’ayant
pu obtenir de la Direction des Bâtiments le payement des ouvrages
livrés pour le Roi. Il laissait inachevée une figure d’iris commencée
depuis 1743. Sur le prix de cette statue, fixé à 10,000 livres, il n’avait
encore reçu que2,000 livres. Clodion se chargea de la terminer ; c’était
chose faite en 1780, comme le constate le règlement intervenu à cette
date. Notre sculpteur n’avait probablement entrepris cette besogne
que pour venir au secours des héritiers nécessiteux de son oncle. Il
semble avoir toujours témoigné les sentiments les plus affectueux à
tous les siens. Ses frères vivaient auprès de lui et par lui. Quant à
ses oncles, il se considérait comme lié envers eux par une dette de
reconnaissance pour les soins dont ils avaient entouré ses premières
années. Il sut toujours conserver le souvenir des bons conseils qu’ils
lui avaient prodigués.

III.

Dans ce temps-là, c’est-à-dire aux environs de 1780, Clodion était
occupé de travaux considérables pour des grands seigneurs amateurs.
On venait de toutes parts lui commander des bas-reliefs et des statues
pour les hôtels en cours d’exécution. Ce fut l’époque de sa grande
vogue; la Révolution seule y mit fin. Parmi les travaux de cette
nature que les contemporains vantent le plus, il faut signaler en pre-
mière ligne la décoration de la salle de bains du baron de Besenval.
Thiéry consacre plusieurs pages aux collections de ce favori de la
Reine, à ce curieux délicat que l’Académie de peinture avait admis
dans son sein en qualité d’honoraire amateur. Le baron de Besenval
habitait dans la rue de Grenelle un petit hôtel d’un seul étage, construit
au commencement du xvme siècle pour l’abbé de Pompadour.

Blondel, dans son Architecture française, donne les plans et la
description de cette demeure,' successivement habitée par Mme de
Boufflers, puis par un évêque de Rennes, avant de devenir la propriété
du baron de Besenval. Certaines pièces sur la gauche des apparte-
ments, un salon et un boudoir, ont conservé leurs boiseries dorées du
milieu du xvme siècle. Elles sont encore en parfait état de conserva-
tion. La décoration est charmante dans sa sobriété; mais elle sort du
sujet de cette étude *.

■1. Nous signalons ces boiseries parce que M. de Champeaux n'en parle pas dans
ses intéressants articles sur Y Art décoratif dans le vieux Paris, publiés ici.
 
Annotationen