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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 2
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Guiffrey, Jules: Le sculpteur Claude Michel dir Clodion (1738-1814), [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0186

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Ainsi, cette œuvre considérable existe encore,contrairement àl’opi-
nion de M. Thirion qui l’avait supposée détruite par la Révolution.
Elle est même conservée, paraît-il, avec la plus grande sollicitude.

Une vieille habitation aristocratique située dans le voisinage de
la demeure du baron de Besenval a gardé une importante décoration
de Clodion. La gracieuseté du propriétaire actuel nous permet d’en
donner de bonnes reproductions.

Construit dans le dernier quart du xvine siècle pour la princesse
de Condé, abbesse de Remiremont, par Brongniart, l’architecte de
la salle des bains du baron de Besenval, l’hôtel décoré par Clodion
porte actuellement le n° 12 dans la rue Monsieur; il est habité par
le comte de Chambrun '.

Les bas-reliefs sont encastrés dans la cour d’honneur formant
un vaste carré long en avant des bâtiments d’habitation. Au-dessus
de la porte principale et de deux portes latérales, un œil-de-bœuf
placé dans une archivolte est accosté de chaque côté d’une faunesse
accroupie ayant auprès d’elle un petit faune. Le même motif est
répété trois fois autour des trois croisées, sans aucun changement1 2,
sur les faces latérales de la cour s’étendent deux longues frises
rectangulaires, mesurant chacun sept ou huit mètres, accompagnant
l’œil-de-bœuf central.

Ici, le sujet est presque insignifiant, comme on peut en juger par
nos gravures ; il fournit un prétexte à grouper vingt ou vingt-cinq
petits enfants dans les attitudes les plus variées et les postures les

1. Un journal racontait, il y a quelque temps, une anecdote au moins étrange
au premier abord sur la découverte de ces bas-reliefs.

L’hôtel de la princesse de Condé, après avoir abrité le noviciat du Sacré-Cœur,
serait devenu, vers 1846, la propriété d’un collège Arménien dirigé par un ordre
fondé par un certain docteur Mikhitar. En 1881, les moines Arméniens, redoutant
un décret d’expulsion, vendirent leur maison au propriétaire actuel. Ce serait à
la suite des travaux exécutés après cette vente et lors de la consolidation d’un
mur ébranlé par un obus en 1871, que les grands bas-reliefs de Clodion, invisibles
jusque-là, auraient été découverts.

L’exactitude de l’anecdote nous a été confirmée par les habitants actuels. Les
planches rapportées sur les bas-reliefs étaient si bien ajustées qu’il était impos-
sible de soupçonner leur présence. Elles continuaient le mur sans qu’aucune
fissure les dénonçât. Elles ont dû contribuer à protéger les sculptures contre les
intempéries. Aussi, en 1881, quand elles furent découvertes, a-t-il suffi de quelques
légères restaurations pour les mettre en parfait état. Le propriétaire ne néglige
d’ailleurs aucune précaution pour assurer leur conservation.

2. Nous avons donné une reproduction de ce bas-relief en tête du premier
article de cette étude.
 
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