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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 3
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Lefort, Paul: Le Musée du Prado, 3, La peinture italienne - écoles florentine, ombrienne, milanaise et romaine, écoles diverses: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0216

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196

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Sabines et la Continence de Scipion. Ces deux peintures, reproduisant,
comme on le pense bien, de pittoresques et vivantes scènes du xve siècle,
avec leurs détails exacts d’armes et de costumes, ont été attribuées
par les uns à Luca Signorelli, par d’autres à Benozzo Gozzoli ou à
Sandro Botticelli; dans l’opinion de M. P. de Madrazo, et nous par-
tageons volontiers son avis, elles seraient plutôt l’œuvre du condis-
ciple du Pérugin, et du plus célèbre, après lui, des peintres ombriens,
de Bernadino di Betto Biagio, surnommé le Pinturicchio (1454-1513).

De Gerino da Pistoja, qui fut parfois le collaborateur de Pintu-
ricchio, nous signalerons une petite peinture, exécutée sur panneau,
et représentant, au milieu d’un paysage frais et accidenté, La Vierge
et Saint Joseph adorant l’enfant Jésus. L’intérêt de ce tableau, où l’on
voit aussi saint François, debout sur une roche éloignée, recevant du
crucifix, entouré de séraphins, les stigmates sacrés, consiste princi-
palement en ce qu’il nous montre que Gerino, comme tous les élèves
du Pérugin, sut conserver, en un temps où partout ailleurs triomphait
l’art païen, le charme attendri et le pénétrant sentiment de l’idéal
ombrien.

Si nous croyons devoir nous arrêter devant la Flagellation que le
catalogue attribue, mais en faisant toute sorte de prudentes réserves,
à Michel-Ange, ce n’est pas que nous attachions plus d’importance
qu’il convient à la technique de cette énigmatique peinture. Mais, on
ne peut cependant passer indifférent devant elle, car il n’est pas
excessif d’admettre qu’elle a pu être exécutée d’après quelque précieux
carton du grand maître. A notre estime, la griffe du lion a seule pu
tracer le savant dessin et le puissant modelé des énergiques anatomies
des deux bourreaux et, pour cela seul, cette peinture, dont le Musée
de Dresde possède une répétition, mérite d’être attentivement étudiée.

Léonard de Yinci n’est représenté au Prado que par une copie,
non littérale, de notre immortel chef-d’œuvre du Musée du Louvre :
le portrait de la Joconde, de Mona Lisa. Cette copie, où le fond de
paysage de l’original est remplacé par une draperie noire, est fort
ancienne et paraît due à quelque pinceau flamand. On sait qu’il en
existe plusieurs autres, en Angleterre, en Bavière et en Russie, toutes
de mains différentes.

Sur la foi des anciens catalogues, plusieurs critiques distingués,
et notamment L. Yiardot et notre regretté ami Clément de Ris se
sont largement étendus, dans leurs études consacrées au Musée de
Madrid, sur l’admirable Sainte Famille, venue de l’Escurial, et long-
temps considérée comme une œuvre authentique de Léonard de Yinci.
 
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