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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 3
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Beraldi, Henri: Exposition des oeuvres de Meissonier, 1: le vignettiste et le graveur
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0241

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220

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Pour sa part, Meissonier avait eu, gravé sur acier : le Portrait
du Docteur, par Pigeot, dans la Chaumière indienne; — le frontispice
du Livre de mariage, par Robinson ; — Isaïe, Saint Paul et Charlemagne,
pour le Discours sur f Histoire universelle ; — la très belle composition
de Louis XI à la Bastille, par J. de Mare, pour Notre-Dame de Paris, de
Perrotin ; — le portrait de Corneille, par Lestudier-Lacour, pour le
Plutarque français.

A cette époque, vers 1840, logeaient dans la même maison, 7, quai
Bourbon, un groupe de jeunes artistes liés d’amitié, on peut dire
« comme les doigts de la main », car ils étaient cinq : Geoffroy-
Dechaume, le sculpteur, qui est mort en 1892 ; c’est le seul des cinq
qui ne fût pas vignettiste; le peintre Daubigny, qui dessinait alors
de si jolies vignettes pour les Mystères de Paris et autres livres; le
beau-frère de Daubigny, le jeune Trimolet, phtisique, destiné à une
mort prochaine, mais pour le moment plein d’ardeur et d’une verve
comique particulière, que goûtent aujourd’hui, comme l’a dit Baude-
laire, ceux qui ont le palais fin ; Steinheil, vignettiste et bon dessina-
teur de fleurs, depuis, peintre ; le beau-frère de Steinheil enfin :
Meissonier. Combien ces jeunes gens étaient à court de ressources
pécuniaires, M. Darcel l’a dit, dans la Gazette des Beaux-Arts, en 1885
(article sur Steinheil). Mais ils avaient le feu du travail et le quatuor
Trimolet-Daubigny-Steinheil-Meissonier produisait alors un livre
d’aspect sui generis, et resté célèbre dans la bibliophilie du xixe siècle,
les Chants et Chansons populaires de la France, 1843, illustrations et
textes gravés en taille-douce. La part de Meissonier fut minime : il
eut seulement à illustrer Manon la Couturière, chanson de Yadé, de
quatre sujets qui furent gravés par Nargeot : Le Sergent recruteur,
Manon chez le lieutenant de police, Manon et Louis XV, Bal de noces de
Manon'. Ces compositions de Meissonier contrastent, par leur tenue,
avec l’humour à la Trimolet qui règne dans la plupart des pages des
Chansons populaires.

En même temps, continuant à dessiner sur bois, Meissonier
donnait un autre des chefs-d’œuvre de l’illustration moderne :
les dix vignettes du Lazarille de Tonnes, de 1846. Cette fois
il eut dans Lavoignat un interprète admirable.

Meissonier, absorbé par la peinture, ne reviendra plus désormais
qu’une fois à l’illustration ; mais cette illustration sera une merveille :
les Contes Bernois du comte de Chevigné (Michel Lévy, 1858), avec deux
portraits et trente-quatre bois formant tête de pages. Tout éloge est
ici superflu, pour des vignettes qui sont actuellement dans toutes les
 
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