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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 3
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Phillips, Claude: Exposition de maitres anciens a la Royal Academy
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0254

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232

GAZETTE DES BEAUX-AIITS.

La Fuite en Égypte est une esquisse où Rubens a montré avec ce
mouvement et cette vigueur qui lui appartiennent, le groupe des per-
sonnages sacrés traversant une forêt à peine éclairée par la lune. Je
ne vous dirai rien de cette grande page médiocre et peu attirante,
Hérodias présentant au roi Hérode la tête de saint Jean (honorable
Mrs Baillie Hamilton), ni d'une grande Sainte Famille, du même
maître qui est cependant beaucoup plus authentique, d’une couleur
plus riche et plus transparente. Yoici aussi trois beaux Van Dyck
de la seconde période flamande, et trois assez médiocres Van Dyck
de la période anglaise, où le maître visa surtout au coloris léger et
argentin, à l’élégance mondaine. Les premiers font tous les trois
partie de la collection, si souvent citée déjà, du comte Brownlow. Ce
sont : d’abord un large et magistral Portrait du bourguemeslre Triest,
rappelant par la puissance inusitée du faire, et aussi par une certaine
exagération, la manière du Tintoret, ce qui en fait une exception
dans l’œuvre de Van Dyck; puis une toile exquise quoique fanée :
Dame flamande avec son enfant, et un autre Portrait d'homme, d’un modelé
quelque peu dur, mais magistral tout de même. De Sustermans est
un admirable Portrait de dame italienne (au capitaine Holford), autre-
fois faussement attribué à Van Dyck, et envoyé sous ce nom à
l’exposition des œuvres du maitre qui eut lieu il y a quelques années
à la Grosvenor Gallery.

Toute une série de toiles de Rembrandt font cet hiver leur
première apparition à Burlington House, dont quelques-unes, et des
plus importantes, n’ont même pas trouvé place encore dans l’admi-
rable biographie de M. Émile Michel. Voici d’abord le Christ appa-
raissant à la Madeleine de Buckingham Palace, daté de 1638; puis
un sombre paysage gris-brun, l’Archange avec Tobie (au Musée muni-
cipal de Glasgow), également attribué, et selon moi bien attribué, au
maitre; puis un Portrait de Saskia (à M. Samuel Joseph), dans lequel
la femme de Rembrandt, si c’est bien elle, est représentée de profil.
Je crois l’attribution au maitre ici encore bien fondée; le riche cos-
tume avec toutes ses broderies est brossé avec une admirable fermeté,
mais la tête a certainement beaucoup souffert. Un grand Portrait de
vieille dame (au capitaine Holford), ne porte pas de signature; il doit
dater de la période entre 1640 et 1650. De tout premier ordre est ce
Portrait de Titus, fils du peintre (au capitaine Holford), qui porterait,
selon le catalogue, la signature Rernbrant, sans le d, ce qui serait
étrange et inquiétant vu l’époque avancée à laquelle doit nécessai-
rement appartenir cette toile. C’est cependant tout simplement une
 
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