EXPOSITION
DES
ŒUVRES DE MEISSONIER
(deuxième article1.)
II.
LE PEINTRE. - LE DESSINATEUR .
Je ne pense pas que jamais artiste ait joui
d’une célébrité supérieure à celle de Meis-
sonier ou plus loin répandue. Il s’était fait,
dans le monde, une place à part de maître
impeccable et glorieux, poursuivant ses des-
seins à l’écart et rendant des oracles en pei-
gnant ses petits tableaux. Charles Lebrun,
qui fut premier peintre de Louis XIV, et
Louis David, qui fut premier peintre de
Napoléon Ier, n’eurent pas, à coup sûr, un
plus officiel prestige, encore qu’il ne se pré-
valût d’aucun titre officiel. Sous le second
Empire, Meissonier prenait, tout d’un coup,
une sorte de caractère d’artiste national, au
sens chauvin du terme : il suivait Napoléon III
à Solférino, à cheval, revêtu d’un uniforme
particulier dessiné par lui-même. On l’écou-
tait, on l’admirait, on le choyait à l’envi. A
son tour, la République, respectueuse de tous
les vrais talents, le comblait de ses faveurs.
Aux expositions publiques, il suffisait qu’il envoyât ses œuvres à la
1 Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. VIII, p. 212.
DES
ŒUVRES DE MEISSONIER
(deuxième article1.)
II.
LE PEINTRE. - LE DESSINATEUR .
Je ne pense pas que jamais artiste ait joui
d’une célébrité supérieure à celle de Meis-
sonier ou plus loin répandue. Il s’était fait,
dans le monde, une place à part de maître
impeccable et glorieux, poursuivant ses des-
seins à l’écart et rendant des oracles en pei-
gnant ses petits tableaux. Charles Lebrun,
qui fut premier peintre de Louis XIV, et
Louis David, qui fut premier peintre de
Napoléon Ier, n’eurent pas, à coup sûr, un
plus officiel prestige, encore qu’il ne se pré-
valût d’aucun titre officiel. Sous le second
Empire, Meissonier prenait, tout d’un coup,
une sorte de caractère d’artiste national, au
sens chauvin du terme : il suivait Napoléon III
à Solférino, à cheval, revêtu d’un uniforme
particulier dessiné par lui-même. On l’écou-
tait, on l’admirait, on le choyait à l’envi. A
son tour, la République, respectueuse de tous
les vrais talents, le comblait de ses faveurs.
Aux expositions publiques, il suffisait qu’il envoyât ses œuvres à la
1 Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. VIII, p. 212.