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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 12
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0350

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320

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Les appartements du vieux Louvre nous réservent d’autres magni-
ficences artistiques. L’escalier de Henri II offre une progression rec-
tiligne de quatre voûtes en berceau reliées par quatre paliers, dont
les plafonds enrichis d une profusion de sculptures sont attribués à
Ponce aidé de ses élèves et travaillant sous la direction de Pierre
Lescot et de Jean Goujon. On y voit des caissons à têtes de cerfs et de
lions, des groupes d’enfants jouant des pipeaux et entourés de
guirlandes, des faunes, des animaux, des attributs et des couronnes
d'une invention parfois bizarre, mais de l’exécution la plus magis-
trale. Plusieurs dessus de porte aux armes royales et des cartouches
complètent ce bel ensemble. La salle des gardes au rez-de-chaussée
doit son nom aux quatre grandes Caryatides que Jean Goujon a
sculptées pour soutenir la tribune où se tenaient les musiciens de la
cour des Yalois, lors des fêtes qui y étaient données. Entre ces
grandioses figures, dans lesquelles l’artiste semble avoir pressenti
les œuvres de l’art grec, sont appliqués sur le mur deux cartouches
surmontés d’une délicieuse figure d’enfant jouant de la double flûte.
A l’autre extrémité de la salle des Caryatides, l’architecte Percier a
construit, dans un style pseudo-Renaissance, une cheminée monu-
mentale où il a fait entrer comme motif principal, deux figures
également de Jean Goujon qui proviennent de l’une des salles du
xvie siècle. Percier avait reçu la tâche difficile de terminer la
décoration de cette salle laissée inachevée par la Renaissance et il
en remplaça le plafond en bois sculpté par une voûte de pierre.

Le rez-de-chaussée de la petite galerie avait été disposé pour
servir d’appartement à la reine Anne d’Autriche. Eustache Lesueur y
avait exécuté une suite de peintures qui sont aujourd’hui disparues, au
grand détriment de l’art français, tandis que Francesco Romanelli
en décorait les plafonds à la manière des palais italiens. Depuis, ces
salles ont été remaniées pour servir à l’exposition des sculptures
antiques. Nous indiquerons rapidement celles qui ont survécu aux
travaux du commencement de ce siècle : la salle des Saisons et celle de
la Paix, réunion assez confuse de grandes figures peintes par Roma-
nelli, dont les caissons et les corniches sont modelés en stuc par Michel
Anguier; la Salle des Romains œuvre des mêmes artistes, ainsi que
celle du Centaure, dont un compartiment représentant deux Génies des
Arts est peint par Prud’hon. Originairement cette pièce était partagée
en deux, et la partie qui donne sur le balcon, vis-à-vis la Seine,
servait de cabinet à la reine. Ce cabinet avait été décoré d’arabesques
très délicatement peintes par Errard, dont nous avons retrouvé les
 
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