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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: L' art décoratif dans le vieux Paris, 12
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0359

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L’ART DÉCORATIF DANS LE VIEUX PARIS.

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on a toujours rendu responsables des gouvernements déchus, les
monuments qu’ils avaient fait construire. Il s’écoulera maintenant
bien des années avant qu’on se soit mis d’accord sur la destination
et sur la forme de l’édifice qui viendra fatalement remplir la lacune
béante qui s’étend entre les deux pavillons de Flore et de Marsan.

Moins noble et moins sévère que le Louvre, le Palais des Tuileries
était plus élégant et plus gracieux. L’architecte Philibert Delorme qui
en avait entrepris la construction pour Catherine de Médicis en 1564,
y avait déployé toutes les délicatesses de l’ordre ionique, que ses
successeurs Jean Bullant, Metezeau, Du Perac, Androuet Ducerceau,
Fontaine et Lefuel, avaient modifiées dans une large mesure, sans en
effacer le charme.

Le plan primitif des Tuileries était disposé en un grand quadri-
latère formant le contrepoids de celui du Louvre. La mort ne permit
à Catherine que d’en exécuter un seul côté donnant sur le jardin.
Après elle, ce plan fut abandonné et le palais fut étendu en longueur
pour rejoindre la grande galerie du Louvre. La façade de la rési-
dence de Catherine de Médicis offrait un pavillon central, dont la
coupole en forme de couronne était accompagnée de quatre petits
dômes isolés. Philibert Delorme y avait construit un grand escalier,
qui fut supprimé lorsque Louis XIY remplaça ce dôme par une lourde
masse carrée. De chaque côté du pavillon central, s’étendait une
galerie ouverte à portiques et surmontée d’un étage à terrasse, en
attique, de la plus gracieuse invention. Chacune des galeries abou-
tissait à un corps de logis carré, orné de colonnettes élégantes, que
deux autres galeries construites sous Henri IY et sous Louis XIV,
réunissaient aux pavillons de Flore et de Marsan. Malgré les super-
fétations des règnes de Louis-Philippe et de Napoléon III, qui avaient
fait établir des appartements sur les terrasses de Philibert Delorme,
en dénaturant les proportions gracieuses du monument, la décoration
des Tuileries était restée presque intacte. Elle formait après sa
dépose, soigneusement effectuée par l’agence des travaux d’archi-
tecture 1, un immense musée de sculpture ornementale composé de
colonnes, de chapiteaux, de tambours de colonnes, de pilastres, de
piédestaux, de frises sculptées, de corniches, de bandeaux et de
frontons exécutés avec autant de vigueur que d’originalité. Les pièces

1. Tous les détails d’architecture des Tuileries ont été soigneusement relevés
avant leur démolition. La Société de l’Union centrale des Arts décoratifs en a
fait estamper les principaux motifs par son atelier spécial de moulages.

— 3e période. 42

IX.
 
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