Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:
Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0389

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA SCULPTURE FLORENTINE.

355

compositions et aux effets décoratifs; en Italie, au contraire, le
sculpteur, travaillant sur des surfaces plus restreintes, décorant
des portes, des chaires, des tabernacles, est obligé de se préoccuper
avant tout de la finesse du travail et de négliger les grands effets
d’ensemble pour étudier les nuances subtiles de la pensée.

Pour la même raison, c’est la peinture qui jouera en Italie le
rôle que jouait la sculpture en France. Les édifices italiens, par la
nature de leur construction, réservaient aux peintres ces vastes
travaux que l'architecture française demandait aux sculpteurs. La
majesté des frontons de Paris, de Bourges, de Chartres ou d’Amiens,
l'Italie la connaîtra par les fresques de Giotto, de Simone Memmi ou
d’Orcagna.

Ce désaccord entre la peinture et la sculpture florentine est un
des faits les plus importants à signaler dans l’histoire de cette école,
car on le retrouvera à toutes les époques, depuis le début du
xive siècle jusqu’à la fin du xve. L’école florentine qui, en peinture,
se distinguera par les compositions les plus grandioses, verra
surtout naître en sculpture des ciseleurs et des orfèvres. De même
qu’Andrea modèle sa jolie historiette du Baptistère, lorsque Giotto
conçoit les vastes poèmes d’Assise et de Padoue, de même, plus tard,
Ghiberti ou Luca délia Robbia auront pour contemporains Uccello,
Masaccio et Fra Angelico; de même enfin Signorelli et Gliirlandajo
couvriront les églises de Florence et d’Orvieto de leurs imposantes
compositions, lorsque la sculpture s’attardera aux mièvreries de
Mino da Fiesole ou de Benedetto da Majano.

LE XIVe SIÈCLE

Les principales œuvres de la sculpture florentine au xive siècle
sont les suivantes : la Porte du Baptistère d’André de Pise, les bas-
reliefs du Campanile de Giotto, le Tabernacle d’Or-San-Michele
d’Orcagna, et les bas-reliefs de la façade d’Orvieto. Toutes ces œuvres
se créent de 1330 à 1360. La seconde moitié du siècle ne nous offrira
pas d’œuvres aussi capitales : aucun nom ne pourra être comparé à
ceux d’André de Pise, de Giotto et d’Orcagna, mais cette fin de siècle
présente néanmoins un grand intérêt et elle prépare la génération
des Ghiberti, des Donatello et des Luca délia Robbia. C’est l’époque
où, par suite de la construction des grands édifices florentins, le
Dôme, le Campanile, Or-San-Michele, apparaît pour la première fois
 
Annotationen