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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Reymond, Marcel: La sculpture florentine au XIVe et au XVe siècle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0406

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372

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

les huit qui sont placées sur les faces de l’Est et de l’Ouest
appartiennent aux premières années du xve siècle et sont l’œuvre de
Nani di Bartolo et de Donatello ; seules les huit qui sont placées sur
les faces du Nord et du Midi appartiennent au xive siècle. Les quatre
statues du Midi ne sauraient être attribuées à André de Pise.
Conçues dans un style d’une grande énergie, elles ne rappellent en
rien la manière élégante d’Andrea et elles appartiennent à une
époque sensiblement postérieure, (sans doute vers 1380).

Nous ne pouvons donc retenir dans cette discussion que les
quatre statues de la face Nord regardant le Dôme. Ce sont certaine-
ment les statues les plus anciennes du Campanile, et rien ne s’oppose
à ce qu’on les attribue au milieu du xive siècle, époque à laquelle
Andrea travaillait à ce monument *.

Par la noblesse de l’attitude, par la simplicité des draperies, par
l’inflexion du corps, déjà apparente, mais non encore trop accusée,
par la prédominance des caractères gracieux sur les caractères
de force, elles appartiennent étroitement à l’art d’Andrea. Sur
ces quatre statues, deux, les meilleures, sont des statues de femmes,
des sybilles; or c’est un des rares exemples de statues de femmes,
autres que des madones, sculptées par les maîtres florentins, et préci-
sément Andrea, dans sa porte du Baptistère, avait montré une
véritable prédilection pour la représentation des formes féminines.

Je noterai enfin un détail, bien secondaire il est vrai, mais qui,
en l’absence de preuves plus sérieuses, ne me paraît pas devoir être
négligé. Deux des statues du Campanile, les deux rois, portent une
couronne qui, par sa forme et son ornementation, est la copie exacte
de celle de la Santa Reparata. Cette forme ne se retrouvant la même
dans aucune autre œuvre florentine est un argument pour rattacher
ces statues à l’auteur de la Santa Reparata.

Nous ne pouvons pas affirmer que ces statues sont d’Andrea,
parce que les points de comparaison nous manquent, mais cette
attribution nous paraît assez vraisemblable.

Si nous exceptons les trois statues du Bargello, la Vierge, Saint

1. Ces statues n’étaient pas primitivement à la place défavorable qu’elles
occupent aujourd’hui. Elles étaient au contraire placées sur la façade occiden-
tale, celle qui peut être regardée comme la principale du monument. Les bases
de deux statues sont restées sur cette face et servent de base à deux statues
de Donatello. Elles portent les inscriptions : David Rex et Salomon Rex. Les deux
statues de femmes par contre ont été déplacées avec leurs bases sur lesquelles on
lit : Sibilla Tiburtina et Sibilla Erithrea.
 
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