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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Le Musée du Prado, 4, Les écoles du nord - les primitifs: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0415

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380

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

témoigne d’un louable souci de la précision. Il y est largement tenu
compte des recherches contemporaines. Mais à Madrid, bien plus
encore qu’ailleurs, la difficulté est grande de s’orienter dans ce
dédale de pages anonymes accumulées par le temps en un chaos dont
le débrouillement ne pourra résulter que de l’effort collectif d’une
légion de chercheurs.

Et si, de nos jours, le voyage d’Espagne est exempt de l'imprévu
et des difficultés d’il y a un demi-siècle, il n’en est pas moins resté
une entreprise, et le nombre est infiniment plus grand qu’on ne le
suppose de ceux qui, ayant visité et revisité les musées de France,
d’Allemagne, de Hollande, d’Angleterre et d’Italie, hésitent à fran-
chir les Pyrénées. Waagen, lui-mémeyà l’époque où parut son
Manuel de la peinture flamande et hollandaise, était absolument ignorant
des œuvres réunies à Madrid. Il se vit conséquemment obligé de
reprendre les appréciations d’autres critiques et ce fut à l’autorité
de Passavant qu’il eut recours pour tout ce qui concernait les œuvres
primitives du Prado. Cet excès de confiance, il eut à le déplorer le
jour où, personnellement, il fut à même de contrôler les jugements
de ses confrères.

Pour respectable qu’il soit au surplus, le jugement de Waagen
n’est pas sans appel. L’honneur de figurer au premier rang des
pionniers de la critique moderne lui demeure acquis sans doute,
mais plus d’une de ses appréciations a dû être réformée et l’on a vu
notamment le professeur Justi, de l’université de Bonn, apporter sur
l’art flamand dans ses rapports avec l’Espagne, un ensemble d'infor-
mations dé la plus rare valeur, recueillies dans les archives de
Simancas et contrôlées avec une sagacité à laquelle j’aurai plus
d’une occasion de rendre hommage.

En somme, le moment ne parait pas éloigné où, débarrassé
d’attributions de pure fantaisie, le compartiment des primitifs du
Prado sera, pour l’étude des incunables de la peinture flamande, une
source d’informations plus riche qu’aucune de celles fournies par les
galeries les plus connues de l’Europe centrale.

A s’en tenir au catalogue, le Prado aurait jusqu’à quatre pein-
tures ayant le droit de figurer parmi les œuvres des frères Van
Eyck. Leur importance, question d’attribution à part, est indiscu-
table. On peut les envisager toutes comme appartenant aux échan-
tillons les plus précieux de l’école flamande ancienne.

Le Triomphe de l’Eglise sur la Synagogue mérite, à coup sûr, notre
 
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