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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 9.1893

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Nr. 5
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Guiffrey, Jules: Le sculpteur Claude Michel dit Clodion, [3]: (1738-1814)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24662#0453

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LE SCULPTEUR CLODION.

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Une liasse de huit pièces, pouvant servir de renseignements sur une créance
sur M. Grimod d’Orsay, et une autre liasse de quinze pièces relatives à une créance
sur un sieur Maréchal, se rapportent peut-être à des commandes non encore réglées.
Neuf autres pièces étaient relatives à une maison, « sise à Paris, rue de la Chaus-
sée-d’Antin, ayant appartenu au sieur Glodion 1 ».

D’autres actes constatent qu’il servait une rente de 200 francs à une dame Roger,
de Montfort-PAmaury.

L’inventaire, clos le 17 mai 1814, se termine par la mention de quelques
dépenses de la succession. Les créanciers sont : la fille Chevreau, domestique de
Clodion, ayant 200 francs de gages par an. Elle reçoit en sus de ses gages, elle et
sa mère, une somme de 158 francs, pour avoir veillé son maître pendant quarante-
trois jours et autant de nuits; donc la dernière maladie de Clodion avait duré six
semaines. Par conséquent, son testament, déposé le 13 mars et précédant de quinze
jours sa mort arrivée le 28, fut fait dans le cours de sa dernière maladie. Notons
encore que les frais d’inhumation s’élevèrent à 21 francs, ceux des pompes funèbres
à 214 francs, et ceux du service à Saint-Étienne du Monta 135 francs. Quant aux
réclamations produites, elles sont insignifiantes, puisqu'elles sont faites seulement
par M116 Roger, la titulaire de la rente viagère, parM. Bourru, médecin, pour soins
et visites, et par le sieur Michely, mouleur, pour travaux. — L’inventaire est enre-
gistré le 21 mai 1814.

D’après cet acte, l’artiste mourait dans une situation modeste,
mais non précaire. Assurément, l’époque de ses grands succès
était passée, et la nouvelle génération, reniant les traditions
aimables du xviii0 siècle, avait quelque peu oublié l’auteur de tant
d’œuvres exquises et originales; mais les commandes officielles mon-
trent l’estime dont Clodion ne cessa d’être entouré jusqu’à ses der-
niers jours. La justice de la postérité a réagi contre les caprices de
la mode et a reconnu enfin les hautes qualités décoratives et l’origi-
nalité du maître sculpteur. Certes l’auteur de Montesquieu et de la
Sainte Cécile, l’artiste qui a montré le concours précieux que la
sculpture pourrait apporter à l’art monumental, si elle était plus
souvent appelée à le seconder, le créateur de tant de compositions
exquises eût occupé facilement, s’il l’eût voulu, un des premiers rangs
parmi les artistes les plus renommés de son temps. Telle qu’il se l’est
faite, la place qu’il occupe dans l’histoire est assez glorieuse pour
qu’il n’ait rien à envier aux plus grands de ses rivaux.

JULES GUIFFREY.

1. 11 semblerait résulter de cet article que Clodion fut propriétaire de la maison
qu’il habita rue de la Chaussée-d’Antin à partir de 1770 environ, mais qu’il avait
vendu cet immeuble avant sa mort.

ix. — 3° PÉRIODE

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